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PWC a réalisé une étude sur l'innovation collaborative
“ Collaborer n'est pas dans la nature humaine ”, lance Philippe Letellier, directeur scientifique adjoint de l'Institut Mines Télécom. Mais les entreprises, sous la pression du marché, sont contraintes d'aller de plus en plus vite et, du coup, de chercher ailleurs les compétences qui leur manquent. “ Elles doivent comprendre ce qui les différencie des autres, définir le service à réaliser, et récupérer les briques manquantes ailleurs ”, poursuit Philippe Letellier. Trouver les partenaires qui ont ces compétences complémentaires est un des problèmes des PME, mais aussi des grands groupes et des laboratoires publics. Le rôle des pôles de compétitivité est, notamment, de favoriser ce type de projets collaboratifs.Plusieurs approches existent pour détecter des partenaires potentiels. “ La méthode traditionnelle consiste à fréquenter les colloques et à lire des articles, voire à élargir certains partenariats à d'autres secteurs ”, explique Jean-Christophe Saunière, associé chez PWC (PricewaterhouseCoopers) et coauteur d'une étude sur l'innovation collaborative et la propriété intellectuelle commandée par l'INPI (Institut national de la propriété intellectuelle). Ce que confirme Adrien Schmidt, fondateur de Squid et trésorier du Comité Richelieu : “ Nous trouvons des technologies à Silicon Sentier, dans la presse, ou sur des sites web comme github. ”
Collaborer pour répondre à la demande d'un gros client
Faire appel à des technologies externes est de plus en plus fréquent. “ C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons transformé notre produit pour faire une interface de programmation (API) ”, commente Adrien Schmidt. Il est très rare de pouvoir répondre seul à la demande d'un gros client. Les API facilitent l'ajout de modules complémentaires par des partenaires ou même par les clients qui choisissent les technologies dont ils ont besoin.En parallèle à ces démarches traditionnelles, d'autres types d'approche se développent, “ comme l'analyse de brevets, avance Jean-Christophe Saunière. Certaines entreprises, telles que Philips ou L'Oréal, sont très en avance dans ce domaine. ” Elles utilisent déjà des outils de veille et analysent les bases de données de brevets ou de publications dans des journaux techniques afin de réaliser des cartographies et de détecter les noms de partenaires potentiels. Mais ces méthodes concernent essentiellement ce qui a trait à l'innovation technologique et beaucoup moins à l'innovation d'usage ou de service.
Le crowdsourcing, un appel aux utilisateurs
Autre moyen de mettre en relation des experts et les faire travailler ensemble : le crowdsourcing. “ A partir d'une base d'experts la plus importante possible, il s'agit de développer des algorithmes pour identifier ceux qui sont les plus intéressants ”, indique Jean-Christophe Saunière. Ces outils ne font cependant pas l'unanimité. “ Aucune de ces solutions conçues pour trouver le bon partenaire ne nous paraît performante pour l'instant ”, estime Philippe Letellier.Outre la mise en relation, le crowdsourcing peut aussi concerner le design d'un produit par les internautes. Limite majeure de cette approche, selon Philippe Letellier : “ L'utilisateur est souvent très conservateur. Il cherche surtout à reproduire ce qu'il a déjà et n'invente rien. ” La plate-forme de design graphique Eyeka est spécialisée dans ce type de démarche. Parmi les dizaines de réponses récoltées, un peu plus de 9 % sont des critiques utiles à l'entreprise cliente. Et moins de 1 % sont créatives…
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