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Le rebond du chiffre d'affaires et des marges des éditeurs ne bénéficie pas à leur R&D
Les éditeurs français ont plutôt mieux négocié la crise de 2009 que leurs voisins européens. Mais le rebond entamé l'an dernier est aussi moins spectaculaire. C'est ce que démontre la septième édition du Truffle 100, un observatoire de l'industrie française du logiciel réalisé par Truffle Capital et CXP. “ Avec un chiffre d'affaires en hausse de 16 % et une profitabilité atteignant 6,6 %, 2010 peut être décrite comme une année de sortie de crise, estime toutefois Bernard-Louis Roques, cofondateur de Truffle Capital. Cependant, les éditeurs ont freiné leurs dépenses en R&D, qui n'augmentent que de 1 %. Ils ne se sentent pas soutenus par une stratégie industrielle volontariste. ”Parmi les mesures publiques susceptibles de favoriser leur développement, les éditeurs pointent une nouvelle fois le Small Business Act en tête de leurs attentes. Réclamée depuis de nombreuses années, la demande de transposition de cette loi américaine qui réserve certains marchés publics aux PME ne trouve toujours pas de relais au niveau politique en France. Pourtant, elle a prouvé son impact sur la création d'emplois qualifiés pour un coût budgétaire nul.
Un secteur en croissance, malgré le soutien décevant de l'État
“ En matière de mesures publiques, l'année 2010 n'a pas été un grand cru, regrette Bernard-Louis Roques. La réforme du statut de jeunes entreprises innovantes, trop uniformément raboté, pénalise les PME pour une économie budgétaire dérisoire. De même, si le cloud computing apparaît comme une tendance majeure, les investissements dans ce domaine par le grand emprunt seront essentiellement captés par les grands groupes. Les pouvoirs publics devraient davantage concentrer leurs moyens sur Oséo, un outil adapté au financement de l'innovation. ”Malgré tout, l'étude montre que l'an dernier, l'effectif global du palmarès a progressé de 3 500 postes, à 57 500 salariés, et celui de la R&D de 1 000 postes, à 11 500 employés. Autre bonne nouvelle, la taille moyenne des 100 premiers éditeurs français continue de croître. Si l'on regrette la faible part d'entreprises de taille intermédiaire, le chiffre d'affaires du cinquantième éditeur du classement a toujours progressé au cours des six dernières années, passant de 4 à 15 millions d'euros, alors que celui du centième éditeur passait de 1 à 7 millions d'euros. Pour 2011, la majorité des éditeurs interrogés (57 %) attendent une croissance supérieure à 5 %. Ils estiment que le cloud, les applications mobiles, la gestion de processus métier et le collaboratif tireront principalement le marché.
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