TV5 industrialise la diffusion de vidéos sur le Web
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tv5.org a parié très tôt sur la Video on Demand. Le site a industrialisé la mise en ligne et parié sur l'open source pour son outil de gestion de contenu.
Avec, à ce jour, plus de 26 000 heures de programmes audiovisuels visionnés par les internautes chaque mois à partir de son site, TV5 est devenu l'un des plus grands diffuseurs français de vidéos sur le Web. Ce qui
représente 7,5 To de bande passante pour 4 000 vidéos disponibles en ligne. ' Le site Internet a dû dès le début conjuguer les ambitions internationales de la chaîne publique, qui diffuse notamment des journaux
télévisés en français dans 240 pays, avec un budget et une équipe réduits pour la maintenance logicielle comme pour la mise jour du contenu ', explique Gil Ferrand, responsable de l'interactivité à TV5.Webmestre et développeur de
tv5.org, Vincent Fleury se souvient des débuts artisanaux du site. ' Pour sa première version en 1996, tv5.org délivrait seulement les programmes télé et radio, en tenant compte du
décalage horaire pour l'adapter à tous les continents. ' Mais le site s'est rapidement enrichi de journaux télévisés disponibles sous la forme de vidéos à la demande (VoD). ' La vidéo a toujours été
notre marque de fabrique ', insiste Vincent Fleury. Le nombre croissant de vidéos à intégrer a rapidement nécessité une industrialisation du processus. ' Il a fallu organiser la gestion des flux et
automatiser au maximum la mise en ligne ', précise Vincent Fleury.La numérisation de flux vidéo débute toujours par une phase d'encodage. Pour ce faire, TV5 a choisi, dès 2000, de sous-traiter cette tâche à un prestataire spécialisé, ViewOnTV. Celui-ci réceptionneles documents audiovisuels
directement par satellite au moment où ils sont diffusés ou par le biais de cassettes de tous types de formats. A l'origine encodées au format Real, les nouvelles vidéos le sont désormais au format Windows Media. ' Nous avons
basculé de Real à Windows pour des raisons de qualité, mais ce choix n'a rien de définitif. Si d'autres formats d'encodage, en particulier basés sur du libre, sont satisfaisants, nous les utiliserons ', ajoute Vincent Fleury,
qui exclut toutefois de numériser parallèlement les VoD dans plusieurs formats, ce qui coûterait trop cher.
Des journaux en ligne dix minutes après leur diffusion
Pendant l'étape de numérisation, ViewOnTV découpe les journaux télévisés en séquences, par l'ajout d'un titre décrivant les sujets et le time code correspondant. Cette étape finalisée, les VoD sont envoyées sur
le réseau d'Akamai via FTP. Leur intégration sur le site tv5.org se fait par l'ajout des liens sur les pages d'actualités. Passé cette étape, ces pages prémaquettées sont publiées directement. ' Les journaux télévisés sont mis
en ligne en moyenne dix minutes après leur diffusion, un temps surtout consacré au séquençage du journal. Mais nous avons déjà réussi à faire descendre ce délai à trois minutes ', se félicite Arnaud Barbier, PDG de ViewOnTV.Si des milliers d'émissions ou de reportages restent en permanence accessibles en ligne, les journaux télévisés sont, eux, régulièrement effacés des serveurs de streaming. Un ' ménage '
justifié par le coût de la vidéo sur Internet, et plus précisément par le coût de la bande passante liée au streaming vidéo. Dans le cas de tv5.org, grâce au partage des serveurs et des réseaux, ce coût est d'environ un euro par
heure de programme visionné.Parallèlement à la VoD, le site accueille un nombre croissant de fichiers musicaux et d'autres données de tous formats. ' Depuis le départ, nous sommes hébergés chez Easynet. Nous sommes seulement passés de
serveurs mutualisés à sept serveurs dédiés. Deux d'entre eux [un pour les tests, l'autre pour la production, NDLR] accueillent la base de données recevant le contenu ou les liens. Ces serveurs sont accessibles par RPV. Trois
frontaux Web complètent cette architecture ', décrit Vincent Fleury.Pour faire face à la hausse constante de la fréquentation et pour assurer une haute disponibilité, TV5 va basculer dès 2006 vers le service de Content Delivery Network (CDN) d'Akamai pour l'ensemble du site, et plus seulement la VoD.
Baptisée Edge Suite, cette offre repose sur un maillage de 16 000 serveurs doublant le Web et permettant d'accéder à une copie du contenu demandé sur un autre serveur en cas de défaillance d'un lien. ' La force du
produit est également de permettre de paramétrer la fréquence de rafraîchissement de chaque contenu ', ajoute Vincent Fleury. Ce qui permet, par exemple, d'accéder à la version précédente d'une vidéo si la mise à jour tarde.
Un outil de mise à jour en constante évolution
Outre l'architecture technique, le volume croissant de données à mettre à jour nécessitait toujours plus de ressources. C'est la raison pour laquelle TV5 a décidé, en 2002, d'investir dans un outil de gestion de contenu évolutif.
Pour des raisons budgétaires, cet outil devait également être bon marché. D'où le choix d'un développement spécifique.Réalisé par la SSII Préférences, le développement de cet outil de back office a nécessité six mois et repose sur toutes les briques de Lamp. MySQL héberge les données, les interfaces et les modules ont été
développés en PHP et les serveurs Web fonctionnent avec Apache. Cette application est capable d'intégrer tous les formats de contenus et permet de prévisualiser les pages. Les interfaces permettent d'adapter le contenu et de modifier facilement les
vignettes et les textes. ' La publication ne passe pas par un " bon à tirer " global, mais nécessite une validation par rubrique ', explique Vincent Fleury, très satisfait de cet
outil maison. ' Notre application de gestion de contenu reste en constante évolution. Lorsque nous décidons d'ajouter ou de modifier une rubrique, nous réalisons nous-mêmes les développements nécessaires sans être dépendants
de qui que ce soit ', conclut-il.