Twitter, prochain prix Nobel de la paix ?

Le service de messagerie instantanée succédera-t-il à Martin Luther King et Al Gore comme prix Nobel de la paix ?
Le service de messagerie instantanée succédera-t-il à Martin Luther King et Al Gore comme prix Nobel de la paix ? L'idée peut paraître saugrenue, et pourtant Mark Pfeifle, ancien conseiller de l'administration Bush, a proposé le plus sérieusement du monde d'attribuer la célèbre médaille à Twitter pour son rôle récent en Iran.
Les Iraniens ont en effet utilisé ce service pour raconter au reste du monde les émeutes qui ont suivi la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad. Twitter a vu sa popularité exploser soudainement mi-juin lorsque ses dirigeants ont décidé de décaler une opération de maintenance du site initialement prévue durant les heures où les Iraniens étaient le plus susceptibles de « twitter ». Au plus fort des émeutes, plus de 221 000 messages par heure étaient postés sur Twitter en provenance d'Iran. Par ailleurs, 3 000 vidéos étaient mises en ligne sur YouTube, et 2,2 millions de billets ajoutés sur des blogs. Facebook a également lancé une version de son site en persan.
Si le rôle de Twitter et d'autres réseaux sociaux dans les récents événements en Iran est indéniable, leur glorification comme champions de la démocratie est peut-être un peu exagérée. Nombreux sont les Iraniens qui vivent dans la Silicon Valley, et j'en compte plusieurs parmi mes collègues : la situation dans leur pays d'origine était bien sûr au cœur de toutes les conversations.
Lors des premiers jours d'émeutes, les listes de diffusion internes à mon entreprise ont relayé leurs inquiétudes : la censure allait-elle frapper les services de tchat ? Qui avait pu communiquer dans les dernières heures avec l'Iran, et par quel moyen fiable ? Leur crainte était de voir les communications avec la mère patrie suspendues, mais cela n'a pas été le cas. Ils ont pu continuer à utiliser les systèmes de tchat, le téléphone et les communications électroniques. Seuls les textos ont eu du mal à passer, en raison de la saturation du réseau.
Il est peu probable qu'une start-up comme Twitter soit retenue dans les nominations pour le prix Nobel de la paix, mais ses partisans les plus fervents ont déjà monté un comité de soutien sur Facebook.
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