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Au-delà du rachat d'UPC-Noos par Numericable et de la création d'une seule entité dans le câble tricolore, Altice et Cinven, leurs deux actionnaires, se sont, de manière relativement inattendue, déclarés candidats à la quatrième licence UMTS.
La quatrième ?" et dernière ?" licence UMTS tricolore trouvera-t-elle preneur ? Alors que personne ne s'était manifesté au cours de ces dernières années, Free et le fonds d'investissement Cinven, principal actionnaire des câblo-opérateurs Noos et Numericable (ainsi que d'Aprovia, maison mère de Groupe Tests, éditeur de 01 Réseaux), ont récemment manifesté leur intérêt pour cette licence que le régulateur devrait attribuer courant 2007.Un contexte dans lequel Free réclame d'emblée des aménagements, tandis que Cinven et son partenaire Altice, la société holding de Patrick Drahi, un investisseur spécialisé dans les réseaux câblés, semblent particulièrement déterminés. ' C'est nous qui avons sollicité l'Arcep afin qu'elle rouvre le débat ', confie Patrick Drahi, dont la candidature surprise constitue plutôt une bonne nouvelle pour le régulateur.Nullement refroidis par le montant de l'investissement (un peu plus de 2 milliards d'euros, dont 619 millions pour la seule licence), Cinven et Altice, conseillés par la banque HSBC, sont sur la même longueur d'onde. ' Cela peut paraître" culott " mais l'équation économique fonctionne, estime Nicolas Paulmier, l'un des associés du bureau parisien de Cinven. Le taux de pénétration du cellulaire est inférieur en France à celui des pays voisins et nous disposons déjà, à travers le rapprochement entre Noos et Numericable, d'un réseau fixe de dimension nationale. '
Des obligations allégées
Autres éléments à prendre en compte : la baisse du prix des équipements (environ 50 % au cours de ces dernières années), ainsi que la surface financière de ce type d'investisseur, quand bien même il devrait logiquement attirer d'autres intervenants, notamment industriels. ' Nous sommes dans une logique de création de valeur ', considère Patrick Drahi. Il est vrai que les obligations associées à cette quatrième licence sont relativement allégées. S'agissant d'un nouvel entrant, son cahier des charges ne lui impose qu'une couverture de 25 % du territoire en UMTS tout en ayant accès au réseau GSM de ses concurrents sur le reste du territoire. Un avantage non négligeable qui explique comment un opérateur tel que Hutchison, pourtant le dernier arrivé, est assez vite parvenu à décoller en Grande-Bretagne ou en Italie, tandis que Yoigo fait aujourd'hui le même pari en Espagne. ' Il suffit de déployer un millier de stations de base pour couvrir 25 % du territoire, explique Patrick Drahi. À travers les neuf millions de foyers raccordés au câble, nous sommes bien placés pour accéder à ce patrimoine immobilier. ' Un déploiement facilité par la miniaturisation croissante des équipements radio et la proximité du réseau de Noos Numericable pour la collecte et l'acheminement du trafic. La convergence fixe-mobile au coin de la rue en quelque sorte... Sur le plan commercial, la différence devrait se faire sur les prix. ' En France, le revenu moyen par abonné cellulaire est de 38 euros par mois, alors que la moyenne européenne est de 25 euros. Cela nous laisse un espace de 13 euros, calcule Patrick Drahi. Le câble est un métier proche de l'audiovisuel et où nous disposons d'une bonne base d'abonnés. Les acteurs issus des télécoms s'intéressent à l'audiovisuel. Pourquoi ne ferions-nous pas l'inverse ? '
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