La technique du flux tendu aura été fatale pour la chaîne d'approvisionnement de PSA pendant une bonne partie du mois de septembre. Plusieurs chaînes de production du constructeur automobile ont dû être arrêtées par manque de… vis. Celles-ci, fabriquées par Agrati Fastening Systems, un fournisseur italien spécialisé, servent à fixer le moteur des C3, 207 et DS3 à leur berceau. Le site de production Sevelnord de PSA à Valenciennes utilise ainsi pas moins de 58 références de vis Agrati.
Livraison par hélicoptère
Au total, la rupture d'approvisionnement a touché cinq autres sites en France, ainsi que l'usine espagnole et celle de Trnava, en Slovaquie. Une cellule de crise a été mise en place entre Agrati, PSA et Renault, autre grand client du fournisseur, pour faire face à cette situation désastreuse pour les industriels. Des livraisons de vis ont dû être réalisées en catastrophe par hélicoptère et taxi, pour, notamment, maintenir la production de la DS3. Mais plusieurs semaines après le début des perturbations, la situation normale n'a pas été rétablie, et les chaînes de montage de PSA n'ont redémarré que progressivement. Si l'hypothèse d'un bogue informatique chez le fournisseur a été avancée comme explication de cette rupture d'approvisionnement, la situation paraît plus complexe qu'une simple panne informatique et s'avère surtout plus difficile à résoudre, comme l'explique Marc Puech, responsable marketing chez Agrati France : “ Il s'agit de problèmes liés à la mise en place de notre nouvelle solution logistique. Nous avons créé une plate-forme pour centraliser les livraisons qui, jusqu'à aujourd'hui, étaient réalisées par nos quatre usines françaises. ”Une sous-traitance complexe
Un projet colossal pour le fournisseur italien qui, après avoir repris le fabricant de vis français Acument en mars 2010, a annoncé 34,5 millions d'euros d'investissement, dont 30 millions pour bâtir un nouveau centre logistique au Vieux-Condé, dans le Nord. “ Nous menons des tâches complexes de sous-traitance pour gérer les commandes. Nous avons notamment rencontré des difficultés liées à la codification des pièces, les références de celles sortant d'usine étant différentes de celles utilisées par nos clients. Mais ce n'est qu'une partie des problèmes auxquels nous devons faire face pour démarrer l'activité de ce centre ”, indique Marc Puech. L'inauguration de la plate-forme logistique Agrati, prévue pour le 14 octobre, est remise sine die.
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