Un câble anti-NSA entre le Brésil et l'Europe

La présidente Dilma Rousseff vient de signer un accord de coopération avec l'Union Européenne. Il comprend notamment la mise en place d'un câble sous-marin direct de communications contournant les écoutes américaines.
Enfin une mesure concrète à la suite du scandale Prism pour déjouer les programmes d'écoutes de la NSA. Un câble sous-marin en fibre optique devrait relier directement le Brésil à l’Europe dès l’année prochaine. C’est l’un des points majeurs du nouvel accord de coopération signé à l’issue du 7ème sommet Union Européenne-Brésil qui s’est tenu à Bruxelles ce 24 février. Il a été signé par le président de la Commission Européenne José Manuel Barroso, la présidente du Brésil Dilma Rousseff et le président du conseil Herman Van Rompuy.
De Lisbonne à la ville de Fortaleza
Le câble partirait de la ville de Fortaleza dans le Nordeste au Brésil pour déboucher dans la capitale portugaise de Lisbonne. Il devrait coûter la coquette somme de 185 millions de dollars, soit 135 millions d’euros environ. Une joint venture entre l’opérateur brésilien Telebras et le fabriquant de câbles en fibre optique IslaLink, l’équivalent portugais d’Alcatel.
Selon l’agence Reuters, les communications Brésil-Europe passent encore par les Etats-Unis pour la transmission de données. Le seul câble direct serait obsolète et ne servirait qu’à la transmission de voix pour les conversations téléphoniques.
Ne souhaitant pas stigmatiser publiquement les Américains, la déclaration commune mentionne sobrement qu’il s’agit notamment de « renforcer la protection des communications ». Mais le but reste bien de contourner le système d’espionnage de la NSA. Dilma Rousseff a d’ailleurs fait une allusion très claire dans ce sens lors de la conférence de presse : « Nous devons respecter la vie privée, les droits de l’homme et la souveraineté des nations. Nous ne voulons pas que nos entreprises soient espionnées ».
Pour sa part, l'Union Européenne a souligné qu'un tel câble permettrait également, à terme, d'améliorer les communications entre les deux continents, de stimuler les investissements en matière de technologies de l'information, et de faire des économies sur les coûts d'interconnexion pour les entreprises et les chercheurs.
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