Avec l'essor du cloud, l'éco-efficience des centres informatiques est désormais une préoccupation majeure des exploitants de ces sites. “ Nous sommes partis d'une feuille blanche en remettant en cause la conception énergétique des éléments constituants d'un centre de données ”, explique Olivier Lefebvre, cofondateur de Gosis, une start up spécialisée dans l'hébergement de serveurs et d'applications fondée en 2010. Résultat : un concept breveté de datacenter écodynamique souterrain, s'appuyant sur une construction inspirée de l'entreposage industriel, avec refroidissement par évaporation.
Une hygrométrie constante
Reste à satisfaire l'objectif affiché de réduction de l'empreinte carbone de 60 %, avec un ratio d'efficacité énergétique de 1,06, proche de l'optimum. En optant pour la Lozère, à 800 m d'altitude, avec une construction dont le plafond sera situé à 10 m sous terre ? ce qui ferait gagner dix degrés de température ?, les fondateurs parient sur le refroidissement à l'air ambiant, pour 90 % du temps. Des ventilateurs mécaniques, asservis à un système de climatisation prévu pour les 10 % restant, renforceront la ventilation naturelle, via deux cheminées. En Lozère, l'hygrométrie serait, en outre, assez constante. Les points chauds seront détectés par caméra infrarouge, la virtualisation permettant de déplacer la puissance informatique active vers des zones plus froides.Le coût de construction, évalué à 5 500 euros par mètre carré, soit moitié moins onéreux qu'un datacenter classique, favorisera la constitution d'une offre d'hébergement à prix serré, à partir de 35 euros la machine virtuelle. L'édification du site doit débuter mi-2011, dans la foulée de la levée de fonds d'un million d'euros en cours, pour s'achever fin 2011. La start up Gosis bénéficie, en outre, de 300 000 euros de financements publics (Oséo et Feder).Plus de 100 000 machines virtuelles hébergées
La conception du futur site accroît la surface utile réservée à l'hébergement, qui atteindra la moitié de la surface totale, contre un tiers dans un datacenter classique. “ Notre centre disposera de deux silos de 350 m2 chacun, capables d'accueillir plus de 100 000 machines virtuelles au total ”, explique Olivier Lefebvre. Le site bénéficiera d'une double chaîne électrique et d'une double adduction en fibre optique, via les câbles posés le long de l'autoroute A75 qui passe à proximité. Gosis renforcera sa palette de prestation en s'appuyant sur une offre logicielle brevetée, développée avec le laboratoire de l'Ecole des mines d'Alès, pour suggérer des actions visant à réduire le coût du système d'information et son empreinte carbone.
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