Un directeur technique de start up formé sur le tas aux technologies internet
Loïc Duvernay, cofondateur du site Alittlemarket.com
A tout juste 32 ans, Loïc Duvernay, directeur technique de la plate-forme Alittlemarket.com, porte de lourdes responsabilités. Le site de vente réservée aux artisans français, qu'il a fondé en 2008 avec deux partenaires, ne compte aujourd'hui pas moins de 180 000 membres et 1,5 million de visiteurs par mois.Il faut dire que ce jeune Lyonnais a déjà une grande expérience dans le domaine. Son premier site, il l'avait bâti à 20 ans avec un ami pendant son BTS. “ Nous avions monté une plate-forme communautaire de concours de beauté (Misscaramail ? NDLR). J'ai dû tout apprendre sur le tas : l'hébergement, la sécurité, la gestion de grosses bases de données ”, raconte-t-il, souriant. A l'époque, les deux camarades n'ont pas de budget élevé, mais ne manquent pas d'idées pour attirer les internautes à peu de frais. “ Le concept de site social était déjà assez attractif en lui-même, car cela n'existait pas encore, rappelle Loïc Duvernay. Puis, nous adressant à un public adolescent, nous avons décidé de ne pas faire payer les services de base. ” Bien vu car, dès 2003, la publicité et la vente de services premium (statistiques, votes) commencent à rapporter de l'argent.En parallèle, Loïc Duvernay décroche son diplôme Miage et accepte un poste de chef de projet web chez Synertrade, un site d'enchères inversées. “ Ils se trouvaient à ce moment critique où le site grandit et se professionnalise, je voulais vivre ça ”, justifie-t-il. Avec de nouveaux clients tels que Sanofi ou Alstom et des enchères de plusieurs millions d'euros, plus le droit à l'erreur, en effet. “ Nous avons revu l'ensemble de l'organisation en réalisant, par exemple, des cahiers de spécifications normalisés, explique Loïc Duvernay. Il a aussi fallu sensibiliser les équipes aux problèmes de sécurité et installer un système de surveillance des enchères en temps réel. ” Un sacré défi à relever, surtout que pendant ce temps-là, Misscaramail, que Loïc Duvernay continue de gérer sur son temps libre, ne cesse de grossir : en 2005-2006, le site atteint même les 250 000 euros de chiffre d'affaires. Des résultats prometteurs, mais c'était sans compter le raz de marée Facebook. “ Nous ne faisions pas le poids, car nous n'avions pas assez investi dans la communication et, donc, pas su renouveler notre base de fidèles, analyse-t-il sereinement. Nous avons revendu le site. ”
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