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Benoît Bergeret, mentor de créateurs de start up. Avant de se lancer dans l'entrepreunariat, Benoit Bergeret s'est forgé une solide expérience dans les différentes fonctions d'une entreprise, et n'a pas hésité à se confronter à plusieurs cultures.
S'ouvrir à de nouveaux horizons… voilà ce qui guide Benoit Bergeret depuis toujours. Né au Pérou, il vit désormais à San Francisco, possède deux passe-ports et parle trois langues. Mais c'est en France, en 1987, qu'il décroche son diplôme d'ingénieur de l'université de technologie de Compiègne (UTC). Il y étudie l'intelligence artificielle. “ J'avais le goût des choses abstraites, complexes, mais aussi de l'humanité. Je trouvais ça passionnant d'étudier le fonctionnement du cerveau humain ”, raconte-t-il. Parallèlement, il préside la junior entreprise de l'UTC et mûrit, dès cette époque, l'idée de créer sa propre société. Mais avant de se lancer, il tient à découvrir les différentes fonctions d'une entreprise. Une démarche qui le conduit à entrer chez Bull, où il occupe, pendant sept ans, différents postes.Au sein de la direction commerciale, il développe des prototypes de systèmes experts pour les prospects. Il aide également les ingénieurs commerciaux à vendre les projets d'intelligence artificielle en leur fournissant son expertise technique. Il acquiert aussi “ les bases pour comprendre et, surtout, pour écouter un client ”. Mais très vite, on lui propose le poste de chef de produit marketing de la première ligne d'ordinateurs Unix, les DPX. De fil en aiguille, il s'implique dans une négociation de très haut niveau ? Bull veut alors changer de fournisseur de processeurs ?, avec HP et IBM. Ce dernier remporte la mise. Benoit Bergeret se porte alors volontaire pour partir à Austin (Texas) afin de mettre en place cet accord.
De la fonction commerciale à la direction générale
Au bout de trois ans, il détecte des opportunités d'affaires importantes pour Bull et prolonge son séjour. “ J'ai vraiment pu découvrir en profondeur la culture des Américains, se souvient-il. J'ai apprécié, dans le business, leur simplicité et leur côté direct. Ils sont moins dans l'affectif qu'en France. C'est prenant, mais c'est plus efficace. ”De retour en France pour des raisons personnelles, il prend, en 1996, la direction marketing de Systar, un éditeur de logiciels de gestion de la performance. Il décide ensuite de développer les compétences qui lui manquent. “ Lorsque j'ai quitté Bull, Michel Paulin, mon ancien patron, m'a convaincu de l'importance de la pratique du métier de commercial pour comprendre pleinement l'entreprise et les clients. C'est un des meilleurs conseils que j'ai reçus durant ma carrière ”, explique-t-i l. De directeur marketing, il devient donc “ commercial de base ”, avant de s'expatrier de nouveau, à Londres cette fois-ci, pour prendre le poste de directeur commercial de Kenan Systems. Cette société, qui propose des systèmes de facturation aux opérateurs, sera rachetée par Lucent. En 2000, prêt à franchir un nouveau cap, il devient le vice-président de la business unit télécoms pour l'Europe du Californien Netigy. L'expérience sera brève : en effet, l'explosion de la bulle internet entraîne l'annulation subite des projets engagés et la fermeture de la filiale.Deux ans plus tard, il fait une pause et débarque à Lima, la capitale de son pays natal, sans programme prédéfini. Il en revient l'esprit beaucoup plus clair, décidé à fonder sa propre entreprise. Ce sera Realeyes3D, qu'il crée à Paris avec un associé.
De l'Asie à San Francisco, une pratique internationale
Cette société conçoit des logiciels de traitement d'images pour mobiles. Durant deux ans, il passe la moitié de son temps entre la Corée, le Japon et la Chine, et gère une équipe de 15 personnes d'une dizaine de nationalités ! En 2006, il ouvre la filiale de San Francisco, baptisée Qipit. Mais rapidement, Realeyes3D se prend de plein fouet la concurrence d'Apple.“ Nous vendions des logiciels aux fabricants de téléphones et, du jour au lendemain, l'ensemble de leurs budgets d'acquisition de licences logicielles ont été supprimés. ” Avec du recul, il se sent mieux armé pour vivre ses prochaines aventures. “ J'ai beaucoup appris sur mes capacités et aussi sur mes limites, sur les hommes et sur leur comportement. ” Depuis la fin 2010, il met son expertise au service de plusieurs créateurs de start up dans des domaines variés (le web des réseaux sociaux, les applications pour mobiles…). L'action est bénévole, mais il en profite, bien sûr, pour explorer de nouveaux horizons, en attendant de flairer la bonne affaire…
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