Un guide pour mettre en œuvre la transformation digitale de votre entreprise

Comment mesurer la maturité de son entreprise face au digital ? Quels indicateurs mettre en place ? L'ouvrage "Transformation digitale. 5 leviers pour l'entreprise" de David Fayon et Michaël Tartar vous aidera à répondre très concrètement à ces questions.
« La transformation digitale est un sujet de préoccupation pour un grand nombre d’entreprises, mais elle est abordée de manière parcellaire par spécialité (marketing, commercial, gestion du personnel ou innovation) », estime Michaël Tartar, ancien consultant de Bearingpoint, en charge de l’offre digitale. Pour aider les entreprises à appréhender le sujet dans sa globalité, lui et David Fayon se sont lancés dans l’écriture d’un livre sous forme de guide pratique, intitulé "Transformation digitale, 5 leviers pour l’entreprise" et édité chez Pearson.
« Il s’agit de les aider à faire un état des lieux de leur maturité vis-à-vis du numérique. Nous proposons un baromètre au manager pour qu’il puisse évaluer où en est son entreprise et où il se situe dans son périmètre de responsabilité », poursuit Michaël Tartar. Au final, une grille avec un ensemble d’indicateurs sur la maturité de l’organisation peut être construite et mise à jour régulièrement pour suivre les progrès réalisés.
Modéliser la maturité de l'entreprise sur sa transformation digitale
Les deux auteurs proposent un modèle à plusieurs niveaux. Tout en haut, se trouvent les 5 leviers qui servent à transformer l’entreprise : l’organisation, la technologie et l’innovation, le personnel, les produits et les services, et enfin l’environnement. Pour chacun d’entre eux, les auteurs proposent des critères et des sous-critères qui aident à caractériser le degré de maturité de la structure dans le domaine. La stratégie numérique, la gouvernance et le management font, par exemple, partie des critères qui décrivent l’organisation de l’entreprise.
Tout en bas, 117 indicateurs sont proposés pour mesurer plus précisément l’état d’avancement de l’entreprise sur chaque critère. Il s’agit par exemple de calculer le ratio des capitaux investis dans le numérique par rapport à l’ensemble des investissements. Ratio qui dépend fortement du secteur industriel de l’entreprise, un pure player d’internet aura naturellement des investissements numériques plus élevés qu’une société de la grande distribution.
« Nous nous sommes inspirés de modèle de mesure de la maturité de l’informatique comme Itil (Information technology infrastructure library) ou Cobit (Control objectives for information and related technology) pour construire notre modèle », explique Michaël Tartar. C’est David Fayon, actuellement consultant web dans la Silicon Valley, mais ancien praticien de la DSI qui a apporté son expertise sur ces concepts.
"Faire l’Itil de la transformation numérique de l’entreprise"
« Les 5 leviers que nous proposons sont agnostiques par rapport à l’organisation de l’entreprise. Le plus important est de ne pas se focaliser sur l’un d’entre eux. Les cadres doivent avoir conscience qu’une action sur un levier va avoir des conséquences sur les autres leviers » précise Michaël Tartar. Difficile pour un DRH d’ignorer les compétences que les collaborateurs acquièrent dans l’usage qu’ils font du numérique dans leur vie de tous les jours. « Le digital suppose une transversalité qui peut être appréhendée avec notre modèle ».
Chacun des leviers est illustré avec des témoignages d’entreprises en pleine transformation numérique et d’experts du sujet. On citera par exemple Françoise Gri, directrice générale de Pierre & Vacances Center Parcs, Franck La Pinta, responsable de la stratégie digitale et de la communication externe RH du groupe Société Générale, Yann Gourvennec, fondateur Visionary Marketing ou encore Emmanuel Vivier, co-fondateur de Hub Institute.
De fait, les deux auteurs espèrent que la communauté participera à l’évolution du modèle. « Il est conçu pour être enrichi. Le digital évolue trop vite pour qu’une note de maturité puisse être fixe dans le temps. Il y a cinq ans notre modèle n’aurait par exemple pas intégré les réseaux sociaux » explique Michaël Tartar.
Les lecteurs sont donc invités à apporter leur contribution, via le site web digitalimpacts.fr. Le modèle sera réédité au fur et à mesure de l’avancée des discussions. Certains indicateurs relatifs à des thématiques émergentes comme l’internet des objets sont d’ailleurs proposés à la communauté sans être décortiqués. « Notre ambition est de faire l’Itil de la transformation numérique de l’entreprise », lance Michaël Tartar qui ajoute « si nous apportons un premier élément de réponse sur la compréhension de la transformation digitale nous serons déjà contents ».