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Yves Meslans, CHU de Besançon. En vingt ans de carrière dans l'informatique médicale, Yves Meslans a conduit plusieurs chantiers d'envergure, comme la fusion d'équipes IT à l'hôpital de Besançon. Il y gère désormais le projet du dossier médical personnel.
Depuis l'an dernier, Yves Meslans a une casquette supplémentaire. Il a ajouté celle de chef de projet du dossier médical personnel (DMP) à celle d'adjoint du chef du service informatique du CHU de Besançon, qui compte une quarantaine de collaborateurs. Il est en outre responsable du pôle de maîtrise d'œuvre applications et projets, qui regroupe une vingtaine d'informaticiens. Dans la pratique, il consacre 40 % de son temps à la gestion directe de projets, dont celui du DMP au sein du centre hospitalier. “ Notre hôpital étant le principal site pilote de Franche-Comté sur le projet du DMP, c'est moi qui le représentais à toutes les réunions organisées par l'Agence des systèmes d'information partagés de santé (Asip Santé), depuis la relance du chantier national ”, explique-t-il. Au terme d'une année de travail avec l'Asip et les éditeurs des divers systèmes pour réaliser les interfaces, il a pu mettre en production le service, en mars dernier. “ Nous assurons désormais une surveillance sur la montée en puissance de l'alimentation des DMP ”, précise-t-il.Le DMP, avec tous les aspects de sécurité des données personnelles qu'il comporte, constitue une suite logique dans la carrière de cet informaticien de 45 ans. Il a d'abord été initié au domaine de la santé, puis sensibilisé au problème de la confidentialité des données médicales par le professeur Jean-François Viel. Cet épidémiologiste dirigeait alors le département d'information médicale du CHU de Besançon ? il était depuis huit ans l'informaticien polyvalent de la petite structure ? et assurait parallèlement le rôle de conseiller scientifique de l'Association pour la prévention des cancers du col de l'utérus, précédent employeur d'Yves Meslans.
De la technique à la gestion de projet
En 2001, Jean-François Viel le débauche. En rejoignant l'hôpital de Besançon pour piloter une équipe de trois personnes au sein du département d'information médicale, Yves Meslans se forme au métier de chef de projet. En 2005, il participe au rapprochement de l'informatique administrative et de l'informatique médicale, qui conduit à la fusion des équipes correspondantes, qui fonctionnaient jusque-là de manière cloisonnée. Il devient alors le responsable adjoint de l'équipe fusionnée. “ Même si le changement a été délicat à conduire, personne ne voudrait, aujourd'hui, revenir en arrière ”, précise-t-il. En parallèle, il accompagne la mutation du pôle études informatiques. “ Auparavant, de nombreux applicatifs étaient développés en interne. Depuis quelques années, nous utilisons des progiciels du marché et nous travaillons de plus en plus en mode projet pour fournir des services. ”
Des rencontres informelles pour prendre du recul
Quel manager est-il avec ses collaborateurs ? “ Nous avons une réunion toutes les trois semaines, mais je participe plusieurs fois par semaine à des entretiens informels avec les informaticiens de mon équipe, souligne-t-il. Cela nous donne l'occasion de mieux nous connaître, ou d'évoquer notre travail et sa valeur ajoutée pour les métiers en prenant du recul sur le quotidien. ” De la même façon, il ne se contente pas de la réunion hebdomadaire de reporting avec le DSI, la cellule assistance à la maîtrise d'ouvrage et son chef de service. Ni de celle du chef de service avec ses responsables de domaines et le responsable de la sécurité des systèmes d'information (RSSI). En tant qu'adjoint, il déjeune deux ou trois fois par semaine avec son supérieur hiérarchique pour prendre avec lui un peu de recul sur leur mission.Son principal sujet de satisfaction est la variété des contacts humains qu'il a tissés, notamment avec les utilisateurs : les équipes soignantes (de l'infirmière au professeur de médecine), mais aussi les personnels administratifs (de la secrétaire au directeur du CHU). Il doit toutefois sans cesse les convaincre de la valeur ajoutée de l'informatique et de l'intérêt de passer à une nouvelle solution. “ Dans un établissement de santé, rappelle-t-il, le cœur de métier est d'abord de soigner. ” Des difficultés qui ne lui font pas peur. Il assure aimer les défis, comme celui de travailler avec des ressources humaines et matérielles réduites.
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