Un numéro vert pour prévenir les risques psychosociaux
L'écoute psychologique vient en aide aux salariés en détresse
Les informaticiens, particulièrement ceux travaillant en société de services, sont soumis à des conditions de travail de plus en plus stressantes. Avec, comme conséquence, des situations de risques psychosociaux (RPS). “ La charge de travail, les délais de livraison, les exigences contradictoires entre le client et le cahier des charges, l'éloignement de l'entreprise durant des mois… sont autant de facteurs de tension qui affectent les collaborateurs des SSII ”, observe Xavier Alas Luquetas, directeur du cabinet Eléas.Pour prévenir le burn out, Eléas, mais aussi Capital Santé, Pluridis ou Pros-Consulte, proposent des plates-formes d'écoute psychologique. Des spécialistes, tenus au secret professionnel, répondent aux salariés en détresse. Proposées en numéro vert, ces hot lines traitent avant tout des problèmes professionnels ? “ J'ai un différent avec mon n+1 ”, “ Quel va être mon devenir suite à la fusion ? ” ? même si certains appels relèvent d'un registre plus intime à la suite d'un deuil, d'une maladie ou d'une séparation.Si ces cellules d'écoute constituent un soutien pour certains salariés, elles ne sont pas la panacée pour ceux en grande difficulté. Ces derniers n'ont généralement pas le réflexe ou l'envie de se livrer. Pour Xavier Alas Luquetas, un tel dispositif ne suffit pas. “ Il faut le compléter de diagnostics réguliers, réalisés tous les deux ou trois ans (ou en période de bouleversement de l'entreprise), afin d'identifier préventivement les éventuels problèmes. Conçues à partir de questionnaires en ligne et d'entretiens cibles, ces évaluations sont d'excellents indicateurs. ” Ce qui débouche généralement sur des mesures d'amélioration des processus de l'entreprise, de nouveaux comportements managériaux, la mise en place d'un réseau interne de soutien et de protocoles pour gérer des situations de conflit.Si un tel dispositif relève de l'initiative de la direction, il est important de se rapprocher des délégués du personnel ou du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et de conditions de travail) afin d'évaluer le climat social, estime Xavier Alas Luquetas. “ Un plan d'action sera mis en place en collaboration avec les représentants du personnel au risque, sinon, que les solutions proposées soient mal comprises voire rejetées par l'ensemble des collaborateurs. ”
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