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Fabriquer trois voiliers par jour relève de la production industrielle. Ce n'est plus de l'artisanat... Pour accompagner ce changement d'échelle, la jeune société de construction navale s'appuie sur les progiciels de gestion
de production de Cegid
Créé en 2001, Poncin Yachts fait figure de nouveau venu dans le monde du nautisme. Ce qui n'empêche pas le groupe, déjà coté en Bourse, de viser le premier rang des chantiers français de construction de voiliers de plaisance. À son
démarrage, l'entreprise n'exploite que Sage pour la paie et la comptabilité... et Excel, pour le reste. Or, l'objectif pour 2006, très ambitieux pour un groupe de 300 personnes, consiste à produire de 900 à 1 000 voiliers par an. Pour
atteindre ce rythme de croisière, l'entreprise décide en juillet 2004 d'adopter le progiciel de gestion intégré Cegid PGI S5 (devenu Business Place Produflex) avec ses modules Comptabilité, Paie-GRH, Gestion commerciale, Gestion de production,
Gestion des données techniques (Isoflex) et Gestion des immobilisations (Servantissimo). Il a écarté Sage de sa liste de candidats possibles car, à cette époque, l'éditeur anglais ne disposait pas de PGI capable de gérer la production
industrielle.
Retour d'expérience
Le déploiement démarre en janvier 2005 avec la bascule de la comptabilité et de la paie de Sage vers Cegid. L'éditeur a intégré le PGI en direct. Préalablement, un comité de pilotage avait été mis en place avec huit utilisateurs-clés
issus de différents services de l'entreprise. Le chantier le plus lourd et le plus complexe a été la gestion de production. En partie à cause de la difficulté à définir les méthodes et les nomenclatures, mais également parce que cette gestion
implique de manière transversale tous les services du groupe. ' Le premier bénéfice de ce projet est d'avoir permis à tous les services de travailler les uns avec les autres ', se félicite
Jean-Christophe Flaud, directeur de la production et responsable du système d'information du groupe. Très vite, et bien que le système mis en place donne satisfaction, il apparaît nécessaire d'y associer le bureau d'études chargé de la conception
des bateaux grâce à l'utilisation du logiciel de CAO Catia de Dassault Systèmes. Objectif : récupérer les plans et la nomenclaturedes bateaux pour alimenter directement la gestion de production, servir aux calculs des besoins, et automatiser
les commandes de matières premières. ' Comme il n'existait pas de connecteurs ad hoc entre Catia et la gestion de production, nous avons travaillé avec Dassault et Cegid pour développer une interface spécifique en
XML ', déclare Jean-Christophe Flaud. L'autre chantier, entamé fin 2005, concerne la mise en place d'un configurateur. Ce logiciel joue un rôle clé de manipuler des milliers de nomenclatures en un minimal, et de vérifier
cohérence des contraintes techniques de fabrication. ' Lors du salon du nautisme, organisé à Paris en 2006, nous avons eu l'occasion de le tester. Cela fonctionne ! Nous pouvons dire immédiatement à un client si le bateau
peut être fabriqué, puis lancer la commande. Nous pouvons même joindre aux propositions des photographies de modèles ', se réjouit Jean-Christophe Flaud.
Perspectives
La dématérialisation des documents papier, débutée fin 2005, s'achèvera en mai 2006. ' Isoflex [module Gestion des données techniques de Cegid, Ndlr] ne nous sert pas seulement à gérer nos
données techniques, il gère aussi l'ensemble de nos documents administratifs et bureautiques, ceci grâce à un workflow. Cela implique un important travail de documentation des procédures de travail et des prérogatives de
chacun ', souligne le responsable du système d'information. À cette occasion, l'entreprise met en place un système d'alertes découplé de la messagerie d'entreprise. ' Pour réduire les risques liés à la
sécurité ', confie-t-il.Par ailleurs, l'entreprise prévoit de répliquer son PGI sur le second site de production, situé à Caneten-Roussillon, où sont produits les catamarans de la marque Catana et les monocoques de la gamme Diva. Pour l'heure, le groupe
Poncin Yachts ne prévoit pas de dialogue entre les PGI des deux sites.Au final, cette mise en ?"uvre révèle les limites de l'approche intégrée. ' Lorsque les cadences de fabrication changent, suivant la nature des pièces fabriquées, l'ordonnancement du PGI a du mal à suivre.
Cela oblige à effectuer des reparamétrages qui font perdre du temps ', conclut Jean-Christophe Flaud. Le coût global du projet, en dépassement de 15 à 20 % sur le budget initial, a atteint 150 000 euros. Ce que
Jean-Christophe Flaud juge raisonnable compte tenu des développements spécifiques de l'interface Catia-Cegid et du configurateur.* (d'après Laurent Sounack)