Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Red Hat Enterprise Linux 5 associe virtualisation de serveurs et du stockage. L'éditeur se repositionne aussi timidement sur le poste client.
Red Hat livre la cinquième génération de Red Hat Enterprise Linux (RHEL), deux ans après la version 4. Mais le premier éditeur mondial de logiciels libres n'entend pas se limiter aux OS. ' Nous élargissons notre activité selon trois axes : les architectures open source, les services et les partenariats ', commente Tim Yeaton, directeur général produits d'entreprise. Red Hat multiplie les mouvements : refonte du catalogue, nouvelles offres packagées, guichet d'assistance multi-éditeur, et préparation d'une place de marché avec les éditeurs open source. Au total, il s'agit de créer un écosystème, dont Red Hat formerait le centre. Et le centre de ce centre serait RHEL 5. Pour Franz Meyer, directeur Europe, ' avec RHEL 4, la nouveauté était surtout technologique, avec la version 5, l'optique est différente, c'est moins une version d'OS qu'une nouvelle plate-forme '. Du coup, en haut de gamme, la version Advanced Platform succède à l'Advanced Server, dont elle reprend les prix. Son credo ? Virtualisation à tous les étages, pour les serveurs, mais aussi pour le stockage. L'intégration d'un dispositif de virtualisation au sein même de la RHEL présente, entre autres, un attrait économique : ' Avec VMware, nos clients payent un abonnement d'assistance par ma-chine virtuelle RHEL ; désormais, ils n'en paieront qu'un seul, quel que soit le nombre de machines virtuelles en service sur une machine physique ', indique Franz Meyer. RHEL 5 intègre la version open source de Xen. Contrairement à celui de VMware, son hyperviseur assure aux machines virtuelles un accès direct aux ressources matérielles. ' La latence induite par Xen réduit peu les performances de l'OS invité, de 0,1 à 4 % par rapport à un fonctionnement natif, contre 10 à 20 % au minimum avec une solution concurrente ', assure Franz Meyer. En contrepartie, Xen suppose que les OS invités utilisent un noyau modifié où les pilotes sont des liens vers ceux du noyau utilisé par Xen. ' Nous gérons aussi les machines virtuelles Windows mais nous intercalons alors classiquement un émulateur de matériel, ce qui n'est pas nécessaire pour une machine virtuelle RHEL 5 ', explique Vito Asta, ingénieur chez Red Hat.Allant de pair avec la virtualisation des serveurs, le système de fichiers GFS (Global File System) permet d'attacher un même volume de stockage à plusieurs hôtes, tout en évitant les écritures concurrentes. ' GFS procède aussi d'une volonté d'économie ; jusqu'alors, deux serveurs redondants pouvaient être virtualisés sur un même matériel, mais chacun devait avoir ses propres unités de disque ', précise Franz Meyer.
Le stockage aussi se virtualise
De façon complémentaire, le gestionnaire de volumes logiques en cluster CLVM (Cluster Logical Volume Manager) s'installe dans une machine virtuelle pour y faire apparaître des disques multiples sous la forme d'un seul volume. ' CLVM assure de meilleures performances que la méthode usuelle où on laisse un SGBD, par exemple, répartir lui-même ses données sur plusieurs disques ', précise Vito Asta. XEN, GFS et CLVM peuvent être utilisés conjointement. ' La virtualisation serveur n'a de sens qu'avec des fonctions de virtualisation du stockage ', avance même Tim Yeaton. En dessous de cette RHEL 5 AP, on trouve une RHEL 5 tout court. Plus abordable, cette version est limitée par contrat à quatre machines virtuelles sur un maximum de deux processeurs physiques, et sans virtualisation du stockage. Trois packs avec souscription, formation et conseil sont proposés pour les bases de données sécurisées, le calcul technique et le déploiement en centre de données. De plus, l'éditeur ouvrira bientôt Red Hat Exchange, un cousin du AppExchange de salesforces. ' Il s'agit d'un site web où l'on trouvera les meilleures applications open source, et où les clients pourront construire leur solution avec nos partenaires : trouver un distributeur, obtenir de l'assistance, bénéficier de retours d'expériences ', précise Tim Yeaton. Des éditeurs tels Alfresco (gestion de contenu), Compiere (PGI), Centric et SugarCRM (GRC) et EnterpriseDB (SGBDR), participeront à ce portail.Enfin, Red Hat revoit son approche du poste de travail. Il existait jusqu'alors un Corporate Desktop, vendu par lot de dix au minimum, et une version Workstation pour les développeurs et les postes techniques.
Un effort sur le poste client
' Nous repassons à la vente à l'unité, avec une seule distribution de base et des options. Les cycles de mises à jour des applications sur le poste de travail vont être raccourcis, pour bénéficier plus vite des nouveautés ', explique Franz Meyer. La RHEL 5 Desktop recevra deux options. La première, multi-OS, fournit un poste virtualisé pour des entreprises qui passent à Linux mais conservent quelques applications Windows. La seconde correspond à l'ancienne version Workstation, sans limite de mémoire ni processeur, et avec un choix de logiciels élargi. Au total, Red Hat joue la continuité avec le modèle qui a fait son succès : une solide distribution, des compétences techniques, un tarif attirant. ' Red Hat offre les mêmes options de validation qu'un OS propriétaire, mais en moins cher. Voilà son succès. Pour le reste, il s'agit de quelque chose de monolithique, d'apparence plus fermée que ce que l'on trouve sur les autres Linux ', témoigne Jean-Philippe Le Hénaff, chargé d'exploitation chez GOA. ' Nous voulions Unix sur du matériel x86. Solaris 10 n'existait pas encore, alors nous avons pris Red Hat. Techniquement et commercialement, c'est ce qui s'approche le plus de ce que serait un vrai Unix sur x86 ', renchérit Bernard Grulois, responsable architecture et infrastructure de Kingfisher IT Services. Mais, sur le poste client, l'éditeur a encore du chemin à faire.