Un réseau social bouleverse le financement des start up dans la Silicon Valley

Créé il y a deux ans, AngelList facilite la recherche de financement d'amorçage pour les jeunes pousses high-tech. Mais ce modèle n'est pas forcément transposable en France.
Pour les uns c’est une révolution, pour les autres une machine à surenchère. Une chose est sûre, AngelList ne laisse personne indifférent dans la Silicon Valley. Créé en 2010, ce réseau social en ligne fonctionne (un peu) comme une agence matrimoniale : il permet aux start up de rencontrer des investisseurs, principalement des business angels. Comme sur Facebook, chacun remplit son profil, en indiquant ses préférences : les marchés que l’on suit, le montant que l’on envisage de lever… Comme sur Twitter, investisseurs et entrepreneurs peuvent se suivre mutuellement. Puis, en cas d’atomes crochus, ils se rencontrent dans la « vraie vie ».

Sur AngelList, on est loin des ambiances feutrées et confidentielles des conventions d’affaires et de leurs rendez-vous minutés. Au contraire, la transparence est de mise. Chacun sait qui suit qui, qui a investi dans quoi et quelles sont les start up les plus tendances. Actuellement, AngelList revendique plus de 20 000 jeunes pousses référencées et plus de 3 100 investisseurs, dont des grands noms comme Tim O’Reilly (PDG d'O’Reilly Media), Michael Arrington (PDG de Techcrunch) ou Marissa Mayer (vice-présidente de Google). Quelques investisseurs français fréquentent aussi ce réseau social, comme Jérémie Berrebi, de Kima Ventures.
« AngelList a bouleversé le marché outre-Atlantique, en accélérant le nombre d’investissements et en facilitant l’accès au financement pour les start up », explique le Français. Le revers de la médaille, c’est que le site susciterait un comportement moutonnier, voire de la surenchère. « Plus une start up est tendance, plus elle est chère. Personnellement, je ne trouve pas mes meilleures affaires sur AngelList », ajoute-t-il.
Beaucoup de cadres IT deviennent investisseurs
Mais est-ce que AngelList pourrait être un modèle pour la France ? « Pas vraiment, car il n’y a pas assez d’investisseurs particuliers ici, estime Jérémie Berrebi. Aux Etats-Unis, au contraire, il y a un vrai boom. L’introduction en Bourse de Linkedin, de Groupon, ou encore de Facebook a enrichi beaucoup de cadres, qui comptent investir dans des start up. » Quelques sites web français se sont néanmoins lancés sur le segment du financement d’amorçage, tels WiSeed ou Anaxago. On ne peut pourtant pas vraiment les considérer comme des réseaux, mais plutôt comme des intermédiaires pour l'investissement collectif.
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Marineread
Excellente découverte que le site zentrprendre. Félicitation pour cette initiative.
on ne peut que s'étonner que nos journaliste aillent toujours cherche outre atlantique de la nouveauté, alors que nos star up Françaises sont souvent très très innovantes....
Peut etre leur manque t'elle une capacité a mobiliser les média.
Ceci étant, bon a votre site je me suis immédiatement inscrite! -
Joachim Dupont - Anaxago
Bonjour Gilbert,
Je vous remercie pour votre article, j’approuve votre point de vue sur les raisons du succès d’un tel modèle aux USA. J’ai cependant quelques remarques.
Pourquoi envier le modèle américain et proclamer d’emblée que ces bonnes idées n’ont pas leur place en France ?
L’idée du crowdfunding a fait son chemin en Irlande, aux Pays-Bays, en Angleterre, aux Etats-Unis avec les succès que l’on connait, le modèle a donc légitimement sa place en France.
Aujourd’hui nous recensons près de 2,3 millions de petits porteurs ayant quitté la bourse de Paris depuis 2008.
C’est autant d’investisseurs à la recherche de nouvelles opportunités d’investissement et d’une nouvelle forme d’investissement plus ancrée dans l’économie réelle et moins soumise aux aléas des marchés.
En parallèle à ce phénomène, les media se font l’écho au quotidien d’un déficit de financement des TPE et PME en France.
Les banques sont soumises à une pression réglementaire bien plus importante, les incitant à limiter leur exposition face aux entreprises présentant un profil risqué. Et le capital amorçage ou post-création ne compte que trop peu d’acteurs sur l’hexagone.
Or nous avons la chance de bénéficier d’un taux d’épargne proche des 17% en France, il semble donc nécessaire de donner la possibilité à des investisseurs privés de pouvoir participer au financement des industries et des services de demain.
Le crowdfunding, n’est donc rien de plus qu’un retour aux bases de l’économie selon lesquelles l’épargne permet l’investissement qui permet la croissance et l’emploi…
C’est somme toute assez basique, mais il fallait y penser !
Quand la Grande Bretagne compte près de 40 000 business angels, la France en recense entre 4 000 et 7 000. Le crowdfunding a donc pour objectif de démocratiser ces comportements et ainsi remettre l’épargne au service de l’économie.
La réforme de la finance viendra des initiatives privées, l’émergence du crowdfunding comme nouvelle industrie en est un exemple.
C’est la contribution d’une nouvelle génération à une finance plus juste, plus utile et surtout, une finance au service de l’économie.
Quant au modèle défendu par Anaxago, il permet de donner un accès simple à des entreprises à fort potentiel de croissance et d’ores et déjà analysées.
Toujours basé sur une approche participative ou communautaire, puisque bien plus que des finances, la communauté mutualise son expertise, son expérience et son réseau pour contribuer au succès des entreprises de demain.
A la différence d’Angel List, il nous semble nécessaire d’organiser la prise participation et le suivi de l’activité pour le compte de la communauté d’investisseurs. Car même si le modèle uniquement communautaire est séduisant, il est difficile pour un entrepreneur de gérer au quotidien un grand nombre d’investisseurs (AG, reporting, pacte d’actionnaires, communication etc.).
Le modèle est, il est vrai, bien plus adapté à un marché américain disposant de près de 400 000 business angels, présentant une aversion au risque toute autre et ayant été façonné par les plus belles aventures entrepreneuriales des dernières décennies.
Je vous rejoins donc sur le fait que le cas américain n’est donc pas transposable en l’état en France, mais plutôt que de l’envier, nous préférons nous en inspirer. -
mcambouZent
Vous expliquez que le modèle est difficilement transposable en France.
Pourtant nous l'avons fait, sans connaitre l'existence de xxxx! Un savant mélange de mymajorcompagny et de facebook ont permis à notre équipe de donner vie à www.zentreprendre.com
Z'entreprendre est un reseau social dédié aux porteurs de projets, et à tous les acteurs accompagnants la création d'entreprise. Nous pensons que la levée de fonds n'est qu'éventuelle et non une fin en soit dans le processus de création d'entreprise. Par contre l'aide et les conseils de la communauté sont indispensables pour aller de l'idée à la concrétisations.
Z'entreprendre est un réseau social gratuit, y compris lors des levées de fonds. Nous n'intervenons en aucun cas dans les processus, et nous contentons de mettre à disposition de tous un outil en pleine évolution.
Un réseau social tel que www.zentreprendre.com a besoin des relais des média Français pour décoller.
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