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Après une période de déboires, Altran se redresse et améliore le dialogue social. Témoignage d'un salarié combatif. A la fois ingénieur consultant et délégué syndical.
En étudiant cette société spécialisée dans le conseil en technologie, on peut se demander à quoi ressemble le parcours professionnel de l'un de ses consultants. Altran regroupe plus de 16 000 salariés répartis dans 200 filiales
couvrant seize pays. On y rencontre tous les métiers de l'ingénierie et du conseil. L'entreprise vient tout juste de retrouver l'équilibre, au terme d'une période de restructuration et de difficultés financières. Après une sombre année 2004, lorsque
ses anciens dirigeants furent mis en examen suite à l'instruction judiciaire relative aux comptes 2001 et 2002 du groupe, Altran se redresse. Et prévoit pour l'année 2006 une hausse de 7,2 % de sa marge opérationnelle.
Consolider le sentiment d'appartenance au groupe
Mais comment la société gère-t-elle ses collaborateurs ? Comment attire-t-elle des candidats ? A en croire les divers forums sur la question, c'était plutôt difficile jusqu'en 2004. ' Va jeter un
?"il surMunci.org, tu verras que ce n'est pas si rose chez eux ', lisait-on sur le forum du site
Hardware.fr. Mais les mentalités ont évolué. En 2005, des mesures ont été prises pour restaurer la confiance de la communauté financière et des salariés. Une nouvelle direction des ressources humaines a
été mise en place dès le début 2005, à l'arrivée de Christophe Aulnette, l'ex-patron de Microsoft France. Dans la foulée, pas moins de 4 200 recrutements ont été réalisés la même année. Et, en mars 2006, un plan d'actionnariat salarié a été
lancé ?" une première pour le groupe... pour ' développer et consolider le sentiment d'appartenance au groupe '.
Engager un dialogue social
Restent à réaliser des projets comme la réduction du taux de turnover (supérieur à 40 % l'an dernier), l'établissement d'un plan de formation et l'engagement d'un dialogue social. ' Il existe aujourd'hui un
meilleur dialogue entre les consultants et les dirigeants, reconnaît Maxime Blanc, ingénieur consultant chez Altior, une filiale du groupe devenue depuis quelques années une véritable zone de non-droit selon ses salariés. Ainsi,
Christophe Aulnette est venu dans les agences pour évoquer le problème du turnover. 'Au cours de cette période difficile, Maxime Blanc est devenu délégué du personnel CGT. Cet autodidacte passionné par l'informatique commence par assembler des PC. Puis il suit une formation de DUT en informatique. Après avoir débuté
en 2001 chez Altior au poste d'administrateur réseau Novell, Maxime Blanc est aujourd'hui ingénieur cadre et cumule les missions tous azimuts. Il connaît les affres de la mobilité.Son rôle de délégué du personnel syndiqué s'est révélé d'autant plus délicat que la filiale Altior n'adhérait pas à cette culture. Mais Maxime Blanc s'accroche, car il aime son métier. Même s'il a dû passer par des périodes
difficiles, telles que l'intercontrat, ou subir des tentatives d'intimidation lorsqu'il a pris la décision de se présenter aux élections de délégués du personnel. Aujourd'hui, plus confiant sur le niveau de dialogue social du groupe, il poursuit sa
mission. Et envisage même, d'ici à deux ans, de tenter une validation des acquis par l'expérience professionnelle (VAE).c.burger@01informatique.presse.fr