Un syndicat d’hôtels dénonce les "concessions" de booking.com

Le groupement national des indépendants critique les propositions de Booking.com qui maintiendrait la parité tarifaire vis à vis des hôtels, préservant sa "rente".
A l'instar de Google, dont les concessions sont jugées insuffisantes par la Commission européenne, celles proposées par booking.com à la suite de la saisine de l’Autorité de la concurrence par les syndicats hôteliers français, ne satisfont pas certains d'entre eux.
Le groupement national des indépendants, qui réunit 23 000 hôtels et 246 000 salariés, dénonce cette « mascarade » de Booking.com. Selon eux, la proposition de la centrale de réservation, « maintiendrait la parité tarifaire vis-à-vis des hôtels et ne la supprimerait que vis-à-vis de ses concurrents, ce qui conduira, en pratique, à maintenir la situation existante, au détriment des hôteliers et des consommateurs ».
En vertu de cette clause, les hôteliers doivent proposer les mêmes prix sur tous ses canaux de réservation, en ligne et hors ligne, et même sur le site propre de l’hôtel. Or les plates-formes prélèvent une commission, de 10 à 30 % du prix de la nuitée, réduisant d'autant la marge de l'hôtelier.
La plate-forme de réservation en ligne s'est engagée à supprimer la clause de parité tarifaire qui contraint les hôteliers à lui proposer des conditions au moins aussi favorables que celles proposées aux plateformes concurrentes. Mais, une parité restreinte est maintenue pour les canaux de vente directs de l'hôtel, notamment son propre site internet.
L'Autorité de la concurrence écoutera tous les acteurs du marché
D'où la dénonciation du GNI qui ajoute « qu'en refusant leur liberté tarifaire aux hôteliers, booking.com vise avant tout à préserver sa rente et son modèle économique qui génère l’augmentation et le lissage des prix et une dégradation de la rentabilité des hôtels » .
« Nous sommes décidés à aller jusqu’au bout, même si cela doit prendre du temps et à maintenir nos demandes de suppression de toutes les clauses visées dans notre plainte, celle de parité tarifaire dans son intégralité, et les autres » déclare Didier Chenet, le président du GNI.
Cette prise de position très ferme a lieu alors que l'Autorité de la concurrence recueille les observations des acteurs du secteur (hôteliers, sites concurrents, comparateurs, consommateurs, etc.).
A l'issue de ce «test de marché», l'Autorité pourra, le cas échéant, demander à ce que les engagements de booking.com soient modifiés ou complétés puis, après les avoir rendus obligatoires, clore la procédure.
Dans le cas où ces modifications seraient toujours jugées insuffisantes, l'Autorité pourrait poursuivre la procédure contentieuse classique vis à vis de la plate-forme de réservation et ses concurrentes (Expedia, HRS).
Lire aussi :
- Réservation : booking.com renonce en partie à imposer ses tarifs aux hôtels (publié le 15 décembre 2014)
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