Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Le chef de projet de sécurité va prendre de l'étoffe. Il devra parler technologie avec ses équipes, besoins métier avec les utilisateurs et urbanisation du système d'information avec la DSI.
Une bonne nouvelle pour les chefs de projet de sécurité. En 2006, leur charge de travail tend à s'accroître, et leurs responsabilités à s'étendre. Mieux : ils gagneront sans doute en reconnaissance de la part de leurs
collègues. Et cette tendance devrait perdurer en 2007. La raison en paraît simple : à mesure que les équipes informatiques développent l'agilité du système d'information, le poids de la sécurité augmente. Il en est ainsi des technologies de
mobilité, qui permettent aux collaborateurs de travailler n'importe où à tout instant. Elles impliquent une sécurisation accrue des accès, une gestion de la conformité des postes nomades, une ouverture du système d'information, et donc une
surveillance des opérations effectuées. De ce fait, le chef de projet de sécurité se retrouve naturellement impliqué en amont dans nombre des décisions de la direction des systèmes d'information.Pour autant, les projets à mener conservent un air de déjà-vu d'une année sur l'autre. La recrudescence des nuisances dites classiques (virus, vers, chevaux de troie, spywares, spam) reste une préoccupation majeure et une source
sans fin d'attention. En revanche, le barycentre du métier se déplace de la technologie vers la sensibilisation des utilisateurs à la sécurité. Désormais, il s'agit moins d'un travail pédagogique sur la nécessité de la sécurité que d'une plus grande
acculturation aux métiers et à leurs besoins.
Se rapprocher des utilisateurs
Plus proche des métiers, le chef de projet doit adopter leur langage. ' Il n'est pas censé transformer les gens du métier en experts en sécurité, mais plutôt les aider à formuler des demandes de
sécurité ', explique Bernard Cardebat, directeur des grands projets sécurité chez Euriware. En échange, les chefs de projet doivent fournir des systèmes adaptés aux enjeux des métiers. La fonction entre dans l'ère de la
sécurité motivée : c'est par la satisfaction d'un besoin métier que le chef de projet justifie le mieux ses investissements en sécurité. Cette posture va de pair avec une mutation de la fonction, qui s'éloigne du seul rôle d'expert technique.
Bernard Cardebat insiste sur cet aspect : ' La sécurisation forme un acte d'urbanisme du système d'information. 'On ne saurait mieux expliquer la multiplication des projets de gestion des identités : pour la première fois, l'individu n'est plus considéré comme le maillon faible de la chaîne de sécurité, mais avant tout comme un
utilisateur et un acteur du système d'information. La gestion des identités nécessite de prendre en compte les interactions directes et indirectes de chaque employé avec le système d'information. Elle exige donc une compréhension très fine du
fonctionnement de l'entreprise, des métiers et des rôles de chacun. Ce qui fait dire à Bernard Cardebat que ' la multiplicité de compétences que l'on doit réunir sur un projet de sécurité est supérieure à celle qu'il faut
posséder dans d'autres projets '.