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Le facteur temps constitue le principal problème d'un projet de consolidation de messagerie, car une entreprise ne peut pas souffrir une interruption de service.
On pourrait l'appeler le théorème de l'e-mail : ' Si l'on n'y prête attention, le nombre de serveurs de messagerie augmente aussi vite que celui des boîtes aux lettres. '
Alors, un beau jour, se pose inévitablement la question de la consolidation. Aujourd'hui, le courrier électronique est devenu aussi essentiel, sinon plus, que le téléphone. Or, consolider une messagerie électronique implique toujours une migration
qui se traduit par une interruption du service. Et c'est précisément là que réside toute la difficulté, le facteur temps étant une contrainte qui laisse peu de marge de man?"uvre.Pourtant, l'usage de protocoles standards facilite la consolidation d'une messagerie : que l'on change ou non de messagerie, les normes utilisées restent les mêmes. Résultat, pour rediriger les utilisateurs vers la nouvelle
architecture, il suffit de créer des alias en reprenant le nom des serveurs existants. Transparente pour l'utilisateur final, la bascule n'implique pas une interruption prolongée : on ' débranche ' d'un côté pour
' rebrancher ' de l'autre.
Transférer les données par une migration progressive
La migration des données stockées s'avère, en revanche, plus complexe, en raison de la volumétrie souvent importante. Le transfert peut prendre tellement de temps que certaines entreprises délaissent tout simplement leurs
données lors de la consolidation, afin de limiter l'interruption du service. Une option possible si les informations stockées par la messagerie ne sont pas critiques, ce qui est rarement le cas, ou si leur utilité n'est pas suffisante pour justifier
le coût en jours/homme engendré par la migration.L'alternative consiste à migrer progressivement. Une solution retenue par Accenture, qui a consolidé ses vingt-six centres Notes sur quatre serveurs Exchange 2003 en six mois, à raison de mille utilisateurs par jour. Motivé par
l'augmentation du coût des licences de Domino induite par l'intégration des outils d'administration de Tivoli et de DB2, Accenture n'a pas hésité. ' Nous avons fait au plus vite, car la cohabitation des deux systèmes pose des
problèmes de cohérence. Chacun dispose, par exemple, de sa propre solution de chiffrement. Un courrier Notes était donc illisible avec Exchange et vice versa ', explique Charles Porter, directeur technique d'Accenture. Avec
cette consolidation, la société a ramené ses coûts d'exploitation de 40 à 13 millions de dollars.
Peu d'entreprises en profitent pour changer de messagerie
Mais à l'exception des utilisateurs de Netscape/iPlanet pour lesquels l'avenir est incertain, peu d'entreprises profitent de la consolidation pour changer de système, du fait d'un existant applicatif entourant la messagerie
difficile à migrer. Contrairement à la fonction courrier, l'environnement collaboratif ne bénéficie pas d'une standardisation et oblige à redévelopper les applications. C'est également à cause de cet environnement collaboratif que peu de sociétés
basculent vers des solutions à base de logiciels libres. Comme le souligne David Barth, directeur du département infrastructure d'IdealX, prestataire spécialisé dans l'open source, ' nous disposons de solutions de messagerie
éprouvées, mais pas d'environnement de travail collaboratif. Or, aujourd'hui, toutes les entreprises veulent au minimum un agenda partagé, solution qui ne sera pas opérationnelle avant la fin 2004. Et c'est bien dommage, car nous ratons ainsi une
occasion de récupérer la base installée Exchange 5.5, contrainte à la migration avant la fin de l'année à cause de l'arrêt du support par Microsoft. '
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