Une course contre la montre
L'équation relative à l'efficacité énergétique est simple. D'ici à 2050, la demande mondiale d'énergie va doubler, mais il va falloir diviser par deux les émissions de CO2 pour éviter des conséquences climatiques dramatiques. Une course contre la montre s'est donc engagée. Concernant l'électricité, on raisonne à l'horizon 2030 avec une composante omniprésente dans l'industrie et les infrastructures (16 % de l'énergie consommée), dans le bâtiment (52 %), le résidentiel (33 %) et les datacenters (92 %). Dans le transport, la part de cette énergie va également augmenter : un véhicule électrique qui parcourt 200 km dépense l'équivalent de vingt-quatre heures de consommation domestique d'une maison. De fait, tout ce qui concerne la gestion intelligente de l'énergie devient un enjeu économique et géopolitique qui mobilise chercheurs et industriels (lire p. 18 et 19). Grâce aux réseaux électriques intelligents (smart grids), le potentiel de gain d'énergie économisée est estimé à 30 %, voire davantage sur des constructions particulièrement efficaces. Ces smart grids, qui rendent l'entreprise ou le consommateur actif, vont transformer la filière énergétique, car ils sont les seuls capables d'intégrer en temps réel la consommation et l'offre d'énergie. Dans ce domaine, l'Europe a beaucoup d'atouts. Il manque pourtant un élan commun entre fournisseurs IT et acteurs traditionnels autour de solutions globales. Le passage au smart grid suppose des bâtiments intelligents pouvant se connecter et être flexibles par rapport aux fournisseurs d'énergie. La filière doit donc opérer une révolution importante, accentuée par le durcissement des législations. Dans un tel contexte, la technologie devient un accélérateur de transformation fabuleux.
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