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Il y a un an, le rachat de la division micro d'IBM par Lenovo, un fabricant chinois inconnu, était scellé. L'acquisition désormais digérée, reste à trouver le chemin de la croissance.
Surtout ne pas faire de vagues. Apprendre, comprendre, pour ensuite se développer. Mais toujours étape par étape, sans précipitation. La stratégie de Lenovo est à l'image de son président, Yang Yuanqing : simple, modeste, et
pleine de bon sens. Ici, pas de costume chic ni de regard carnassier, et encore moins d'arrogance. On se tait et on travaille.Jusque-là, cette attitude de profil bas a payé. Pendant la première année, Lenovo a tout fait pour assurer une transition la plus douce possible. Quasiment tout le personnel de la division micro d'IBM est resté. Le président se dit
même surpris que l'intégration des cultures et des équipes ait été aussi rapide. Quelques clients ont fait faux bond, mais la plupart ont été rassurés de travailler avec les mêmes équipes. Résultat : alors qu'IBM perdait de l'argent, Lenovo en
gagne depuis trois trimestres.Seulement voilà. Cette première année de transition, même périlleuse, était aussi la plus facile. Lenovo doit maintenant passer à l'offensive, s'affranchir d'IBM, et trouver le chemin de la croissance. Il va donc lui falloir faire des
vagues. Lors de sa dernière présentation de résultats, le constructeur a reconnu avoir rencontré plus de difficultés que prévu pour croître et rester profitable. Depuis, il s'est donc lancé dans une opération de rationalisation. Le siège social va
déménager de l'Etat de New York pour s'installer à Raleigh, en Caroline du Nord. Quant à la partie PC de bureau, elle sera désormais pilotée de Chine pour optimiser la logistique et réduire les coûts. Dans l'opération, 1 000 postes seront
supprimés.
Cultiver la marque
Lenovo doit en outre éviter de se fâcher avec IBM. Rappelons que ses Thinkpad portent toujours son logo, que les commerciaux de Big Blue vendent ses machines, et qu'ils en assurent le service après-vente. Or, en revendant sa micro,
IBM a conservé les serveurs. Il ne faudrait pas que ceux de Lenovo viennent mordre sur ses plates-bandes. ' Pour l'instant, nous ne voulons pas entrer en conflit avec IBM, rassure Yang Yuanqing. Nos
serveurs ne seront donc pas vendus à l'international. ' On imagine qu'il le regrette. Dans un marché de la micro où les marges sont laminées, il est bon de pouvoir compter sur les serveurs.En revanche, le constructeur commence à s'émanciper en lançant ses premières machines sous sa marque Lenovo. Des modèles d'entrée de gamme vendus 600 euros ?" un segment duquel IBM était absent. ' La
partie offensive de notre stratégie consiste à consolider la position d'IBM dans les grandes entreprises pour l'étendre aux PME et, enfin, à nous attaquer dans deux ans au grand public. ' Mais cela nécessite au préalable de
créer une notoriété autour de la marque Lenovo.Le constructeur soigne donc son réseau de distribution et son image. Il était sponsor des Jeux olympiques d'hiver de Turin. Il le sera aussi pour les prochains Jeux d'été de Beijing. Enfin, en cette année de Coupe du monde, il s'est
assuré les services du footballeur Ronaldinho, Ballon d'or 2006, comme ambassadeur de sa marque. C'est donc maintenant que tout commence pour Lenovo. A lui de prouver qu'il est capable de réussir là où IBM a échoué.a.mbida@01informatique.presse.fr
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