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Malgré les solutions prêtes à l'emploi des constructeurs, le stockage conserve sa complexité. Et si réguler l'accès à l'information semble anodin, les écarts persistent entre les exigences de sécurité, de confidentialité, et les
pratiques des usagers.
Aux yeux d'un DSI, cela peut paraître frustrant. Un système de stockage de données n'est de bonne facture que s'il demeure invisible aux yeux de ses utilisateurs. C'est-à-dire s'il offre une disponibilité totale des informations
et des temps d'accès très courts. ' Nos utilisateurs n'ont sur leurs machines que la suite Office de Microsoft et la messagerie Lotus Note. Ils emploient le réseau bureautique au travers de la fonction " Mes
documents ". Grâce à une synchronisation activée dès l'ouverture de leurs sessions, nous les redirigeons de façon imperceptible vers les espaces de stockage, décrit Yann Jouveneaux, DSI Emea (Europe, Moyen-Orient, Afrique) de
Sakata, producteur de semences pour les légumes et les fleurs. Pour le reste, les applications sont stockées sur des serveurs Nfuse, de Citrix. Ce qui permet de travailler non pas en client riche, mais en mode
web. 'Avec l'organisation mise en place chez Sakata, les utilisateurs se connectent à partir de n'importe quel ordinateur de par le monde. La liaison affiche un site web et le client Citrix s'installe tout seul. Un identifiant et un
mot de passe donnent accès à un espace de travail personnel. Outre l'ubiquité, cette solution présente l'avantage de ne pas être gourmande en bande passante : un réseau privé virtuel au débit de 2 Mbit/s suffit.Certaines pratiques quotidiennes des utilisateurs peuvent entrer en conflit avec les réglementations, notamment en matière de sécurité financière. ' Plus le temps passe, plus les lois imposent aux
informaticiens de sécuriser, de préserver la confidentialité des données des employés et de l'entreprise, constate Yann Jouveneaux. Dans ce contexte, il serait logique, entre autres, de bloquer l'usage des clés USB. Cependant,
les gens trouvent simple et naturel de les utiliser chez un client, un fournisseur ou un autre manager... D'une certaine manière, il est difficile de leur donner tort. On va rapidement arriver à des impasses. Il y a là une incohérence
majeure. '
Négocier avec ses prestataires des transferts de compétences
En ce qui concerne les équipes informatiques, l'évolution du stockage pose de nouveaux problèmes. Autrefois, un ingénieur pouvait conserver la maîtrise complète de la chaîne. Du serveur de fichiers jusqu'au disque dur de
l'utilisateur, en passant par le réseau Ethernet. Aujourd'hui, même si les constructeurs parviennent à élaborer des solutions prêtes à l'emploi, il reste difficile de les maîtriser. ' Avec un réseau SAN en Fibre Channel et des
serveurs lames, une grande partie du fonctionnement de la machine que l'on utilise reste inconnue. Dans certains cas, nous devenons trop dépendants de sociétés extérieures, de consultants, de tiers. Or le capital protégé est celui de l'entreprise,
avoue un DSI. Quand ça marche, c'est fantastique ! Mais derrière les bijoux étincelants de la technologie, le décor ne se révèle pas si positif. Trop de DSI sous-estiment l'influence de cette complexité. Cela nous rend
vulnérables. 'Yann Jouveneaux y va de son conseil ' Face à la complexité croissante des technologies, j'ai une solution très simple limiter leur introduction au strict nécessaire. ' Ce DSI a
choisi de n'adopter une technologie que s'il peut bénéficier d'un service de réassurance et de transfert de compétences auprès d'un prestataire spécialisé. Il a également signé un contrat Gold d'assistance auprès de Dell, qui a fourni sa solution de
stockage EMC.Au sein des directions informatiques, les responsables ou les gestionnaires du stockage passent des contrats de service dans lesquels ils rappellent les objectifs fixés (capacités de stockage, garantie des temps d'accès,
disponibilité), les indicateurs de la performance et prévoient des rapports. Reste que la mutation vers une gestion fine de l'information nécessite de plus en plus de travailler avec les métiers. ' Le responsable du stockage
fait équipe avec des collaborateurs métier pour gérer notre système d'information hospitalier ', confirme Philippe Rameau, DSI du Centre Antoine-Lacassagne. Et Jean-Pierre Bonhomme, cofondateur de l'intégrateur Eudasys, de
souligner : ' Curieusement, il n'existe pas d'école pour former des administrateurs de stockage. Ce type de formation est assuré par les intégrateurs. Quant aux constructeurs et aux éditeurs, ils ne proposent que des
formations sur leurs produits, mais pas sur les métiers. ' Une situation préoccupante si l'on veut accroître la pertinence de la gestion du stockage.
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