Acteur majeur de l'hébergement en Europe,
TelecityRedbus a installé une pile à combustible dans son centre de Paris 1 ?" Aubervilliers.
' L'objectif est de tester une source d'alimentation
secondaire, alternative aux sources d'énergie de secours conventionnelles ', explique Stéphane Duproz, directeur général de TelecityRedbus France.Si le test est concluant, cette pile alimentera automatiquement des fonctions vitales du site ?" contrôle d'accès, vidéosurveillance, détection et alarme incendie, extinction incendie, etc. ?" en cas de coupure
électrique.Cette installation n'est pas une lubie d'écologiste militant. A Paris et à Londres, les réseaux électriques arrivent aux limites de leurs capacités. Selon le Gartner, le nombre d'incidents informatiques liés à une
défaillance électrique pourrait en conséquence être de 28 % en 2007 contre 7 % en 2006. Mieux vaut donc prévenir que guérir.
Des avantages indéniables
De faible encombrement (60 cm x 80 cm x 1,5 m) par rapport à la puissance développée (5 kilowatts), la pile à hydrogène
fournie par IdaTech s'appuie sur la technologie PEMFC (pile à combustible à membrane échangeuse de protons). Ce type de pile est déjà utilisé par les opérateurs télécoms dans des sites isolés
(en montagne, par exemple) car
' contrairement à un groupe électrogène, aucune pièce n'est en mouvement, ce qui en fait un dispositif très fiable, nécessitant peu de maintenance ', explique
Nicolas Buono, directeur des opérations TelecityRedbus France.Bien qu'il existe des piles atteignant une puissance de 250 kilowatts, cette technologie n'est toutefois pas encore prête à alimenter les serveurs des datacenters. Une baie de serveurs lame peut en effet consommer
plus de 10 kilowatts à elle seule. En revanche, avec un coût du kilowatt d'origine traditionnelle qui a augmenté de 75 % en cinq ans en France, les piles à hydrogène représenteront peut-être, à terme, une source d'énergie
alternative intéressante pour de petites installations ne bénéficiant pas d'une arrivée électrique de forte puissance.TelecityRedBus anticipe surtout l'essor des énergies propres.
' Nous nous préparons à relever le défi éventuel de nouvelles normes environnementales qui s'appliqueraient à notre
industrie ', explique Stéphane Duproz. Les batteries des datacenters contiennent en effet du plomb dont l'usage est encadré de plus en plus strictement depuis 2004
(directive européenne RoHS) et les groupes électrogènes fonctionnent avec des énergies fossiles qui rejettent du CO2, principal acteur du
réchauffement climatique.
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