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Un groupe de réflexion européen propose d'imposer une vente séparée du PC et de l'OS. Reste à savoir si cela constitue un cas de vente liée, interdite en France.
Le Globalisation Institute vient de lancer un joli caillou dans le jardin de Microsoft. Constatant que le marché des PC est verrouillé par Windows, il propose ni plus ni moins que de vendre ordinateur et système d'exploitation (OS) séparément. Rassemblant des ultralibéraux européens, d'ordinaire hostiles à toute réglementation, ce cercle de réflexion ne forme pas à proprement parler un groupuscule intégriste de l'open source. Ses membres estiment que, puisqu'il existe une concurrence sur les composants matériels du PC, il n'y a aucune raison qu'elle ne s'exerce pas au niveau de l'OS. Pour eux, l'unique solution consiste à dissocier l'OS du matériel. ' J'imposerais également à Apple de vendre Mac OS X séparément pour que les utilisateurs attirés par les machines d'Apple puissent faire fonctionner uniquement Windows ', précise Alex Singleton, président du Globalisation Institute.
La direction générale de la concurrence gamberge
Hasard du calendrier, en France, Acer vient d'être condamné à rembourser les logiciels préinstallés sur une machine, y compris Windows, à un utilisateur qui avait porté plainte. De fait, la pratique de la vente liée est en théorie interdite dans l'Hexagone. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) suit d'ailleurs le cas des ordinateurs vendus avec un OS préinstallé, mais n'a pas rendu d'avis définitif. D'autant que d'autres tribunaux de proximité, à Lunéville par exemple, ont estimé au contraire qu'on ne pouvait dissocier OS et matériel...Le problème du monopole de Microsoft s'apparente de plus en plus à un cercle vicieux. S'il n'existe pas d'OS alternatif bénéficiant d'une part de marché significative, les éditeurs ne développeront pas d'applications pour lui. Et s'il n'y a pas d'applications, un OS alternatif n'a aucune chance d'émerger.Or ce phénomène se révèle très différent dans le domaine grand public et au sein des serveurs d'entreprise, où les services informatiques ont pris en charge la maintenance et l'assistance de Linux, et développé des applications. Pour Alain Pétrissans, directeur études et recherche chez IDC France, ' le problème fondamental est qu'il n'existe pas d'autre puissance industrielle face à Microsoft. Alors qu'AMD a pu engager, au niveau des processeurs, des moyens pour concurrencer Intel. Vendre l'OS et les machines séparément apparaît insuffisant '.redaction@01informatique.presse.fr
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