Une place de marché pour gérer les intercontrats

Consulink, plate-forme d’échange de CV de consultants entre acteurs du conseil en technologie, vient d'ouvrir. Un lancement qui intervient alors que le nombre d’ingénieurs sans mission est au plus haut.
« Je me suis déjà retrouvé avec la moitié de mon équipe en intercontrat. » Pour avoir vécu cette “ situation atroce ”, Charles-Henri Margnat, ancien cadre dans le secteur de la R&D externalisée, a décidé de créer Consulink. Une bourse d'échanges de CV de consultants en intercontrat. Si le concept existe déjà pour les SSII généralistes ou les indépendants, avec des sites d'intermédiation comme HiTechPros ou Freelance.com, il restait à le dupliquer dans le conseil en technologie spécialisé dans le secteur de l'industrie. Un marché qui fait vivre 3 600 prestataires, et dont on ne connaît que les plus grandes : Altran, Alten, Assystem ou SII. Ce secteur emploie des informaticiens dans le domaine de l'informatique industrielle –interface homme-machine, pilotage de commandes...– et du logiciel embarqué.
« Un ingénieur en intercontrat ne peut mettre son CV sur Monster »
L'ingénierie est extrêmement tributaire du nombre de consultants en intercontrat. Et leur nombre a explosé avec la crise. Ce qui a récemment conduit Altran à proposer un plan de départs volontaires. « Il n'y a pas des millions de solutions pour réduire le taux d'intercontrat, une fois que l'on a imposé la prise de congés, et placé les ingénieurs en formation ou sur des missions internes. » Et, pour Charles-Henri Margnat, le système se grippe de lui-même. « Le consultant est pendu à son téléphone dans l'attente d'une mission. Dans le même temps, il ne peut mettre son CV sur un site d'emploi. »
Consulink se destine à la fois aux sociétés de conseil, pour qui le service est payant, et aux indépendants. Trois types d'offres leur sont présentés, pour un coût mensuel moyen de 260 euros. Charles-Henri Margnat vise une centaine de clients d'ici à un an. Le site propose aussi un service de courtage baptisé Consulink Pro. Les abonnés reçoivent, sous forme d'appels d'offres, la liste des besoins du marché en assistance technique. Ce service est facturé 1000 euros HT par mois pour les sociétés de conseil, et 5 % du chiffre d'affaires généré, pour les indépendants. A l'avenir, Consulink pourrait aussi servir d'intermédiaire dans les fusions-acquisitions.