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Le modèle du cloud computing est-il adapté aux spécificités de la business intelligence ? Les offres se sont multipliées et les premières entreprises utilisatrices témoignent des atouts de ces solutions, plus accessibles via le nuage.
Déploiement (quasi) instantané, logiciels à jour, facturation à l'usage… le cloud computing a tout pour séduire les utilisateurs de plates-formes décisionnelles. Pourtant, le modèle hébergé a pris du temps pour émerger sur le marché. Plus que dans tout autre domaine, la business intelligence (BI) centralise les données clés de l'entreprise. Sans même parler de la problématique de l'accès aux sources de données internes ou à la volumétrie, les réticences liées à la sécurité des données ont donc été tenaces, entre autres dans les entreprises françaises. “ Aujourd'hui, nous comptons plusieurs centaines de clients payants, mais la plupart sont installés dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis ”, explique Rachel Delacour, fondatrice de l'éditeur français We are Cloud, le créateur de la plate-forme de BI Bime.
Des services de plus en plus appréciés par les sociétés IT
Cependant, depuis quelques mois, plusieurs utilisateurs hexagonaux ont franchi le pas, attirés par la rapidité et la simplicité de mise en œuvre du décisionnel en nuage : “ Les utilisateurs qui se tournent vers nous sont souvent frustrés par les solutions traditionnelles. Contraints d'aller voir tous les jours leur DSI pour ajouter des sources de données externes ou effectuer une modification dans un rapport, ils cherchent une solution en libre-service. Le cloud la leur fournit ”, affirme Rachel Delacour. En outre, le Saas (Software as a Service) les assure de bénéficier des dernières avancées du moment (tableaux de bord, modes de visualisation avancés…). Rappelons que les plates-formes cloud sont mises à jour plusieurs fois par an, alors que les applications traditionnelles (décisionnelles ou autres) déployées dans les entreprises souffrent souvent de plusieurs versions de retard.Si les directions métier des grands groupes mais aussi, bien sûr, les PME, ont été les premières à opter pour ce type de services, de plus en plus de sociétés des technologies de l'information (IT) souscrivent aux services proposés par Bime. “ Notre moteur de calcul a prouvé qu'il avait la puissance nécessaire pour faire face à l'augmentation du nombre d'utilisateurs simultanés, souligne Rachel Delacour. C'est aussi pour cela que nous travaillons avec certaines DSI confrontées à une logique d'augmentation exponentielle du nombre de leurs implantations géographiques. Les solutions cloud sont idéales pour des déploiements au niveau mondial. ”Reste que la business intelligence en cloud est loin d'être convoitée par les seuls spécialistes. Les éditeurs traditionnels investissent aussi le créneau : certains se sont contentés d'adapter leurs logiciels existants aux plates-formes Iaas (Infrastructure as a Service) du marché, celle d'Amazon en particulier. D'autres ont été plus ambitieux. Avec Businessobjects BI Ondemand, SAP s'est positionné très tôt ? dès 2008 ? sur le marché du cloud. L'éditeur a ainsi développé toute une gamme, pour une clientèle allant de la PME (Crystal Reports) à la grande entreprise (via la base de données hautes performances Hana, aujourd'hui disponible sur Amazon) et à l'utilisateur expert (Personal Edition de Business-objects BI Ondemand).
Redorer le blason de la business intelligence
Dernier venu en date, Microstrategy a lancé son offre cloud voici un an. “ De nombreuses directions métier sont coincées par les processus de leur DSI, qui ne reconnaissent pas leurs besoins, explique Idris Bouchetait, responsable marketing de l'éditeur. Beaucoup de directions commerciales cherchent des solutions pour leurs forces de vente : avec le cloud, ils peuvent mettre en route très rapidement une solution mobile. ”Exemple : l'éditeur a déployé aux Etats-Unis une application de reporting pour 3 500 vendeurs de Johnson & Johnson. Son offre cloud va de la plate-forme décisionnelle complète à plusieurs solutions d'entrée de gamme. Les éditeurs traditionnels veulent donc casser l'image de leurs applications BI, complexes et lourdes à faire évoluer, une image qui leur colle à la peau.
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