Une nouvelle génération de sites informatiques, portés par le cloud, recourt à des techniques de refroidissement plus respectueuses de l'environnement. Premier concerné, avec son réseau mondial de centres de données, Google vient d'ouvrir à Hamina (Finlande) un site implanté sur une ancienne papeterie dont il a amélioré le système de refroidissement en puisant l'eau dans la Baltique, toute proche, pour climatiser ses salles informatiques. Le recours à l'eau de mer, captée puis acheminée pour refroidir les serveurs via un système d'échangeurs thermiques, permet de supprimer les groupes d'eau glacée, gourmands en électricité. Pour éviter de rejeter directement dans la mer l'eau qui, après usage, s'est réchauffée, celle-ci est ensuite refroidie. C'est aussi en Finlande, à Helsinki, capitale baignée par les eaux baltes, qu'Atos va construire un centre informatique à l'approche triplement originale. Ce site sera souterrain, refroidi à l'eau de mer, l'eau de refroidissement étant ensuite utilisée pour chauffer 2 000 foyers.
Une cheminée thermodynamique
Une variante technologique, connue de longue date, s'appuie sur la ventilation et l'air ambiant. Prêt à héberger 35 000 serveurs, le nouveau bâtiment d'OVH, à Roubaix, avec ses six étages, contient une cour intérieure qui joue le rôle de cheminée géante. L'air ambiant pénètre via des fentes pratiquées sur toute la surface extérieure de l'immeuble. Il circule parmi les serveurs dont il absorbe la chaleur, cet air chaud étant ensuite évacué par des ventilateurs vers la cheminée, où il monte naturellement. Cette ventilation est complétée par un procédé unique de refroidissement liquide (watercooling), mis au point dès 2003 par OVH, consistant à faire circuler l'eau au plus près des machines.C'est un principe analogue de cheminée thermodynamique qu'a appliqué l'hébergeur Celeste au sein de son site de 600 mètres carrés, mis en service fin septembre 2011 dans l'Est parisien. Afin d'éviter de produire du froid à partir du système de climatisation, l'intérieur de la tour est rafraîchi avec l'air extérieur. L'air ambiant, aspiré en sous-sol, refroidit les machines. Le surplus d'air est évacué par le toit. Ce bâtiment consommerait 35 % d'énergie en moins qu'un centre traditionnel, affichant un rendement énergétique ou PUE (Power Usage Effectiveness) de 1,3.La construction de centres de données refroidis à l'air ambiant n'est pas l'apanage des prestataires ou des hébergeurs. Ainsi, l'assureur Groupama a choisi un système principal de refroidissement en free cooling direct “ tout air ”, couplé à un système de secours redondant à base d'eau glacée, pour son futur site de Mordelles (35), près de Rennes. Ces quatre salles de 200 mètres carrés chacune abriteront, en 2012, l'informatique de secours et de développement de Groupama systèmes d'information (GSI). Le PUE réel ciblé de ce site est de 1,3.Emploi d'électricité “ verte ”
Depuis mars, Business & Décision exploite, à Grenoble, un site d'hébergement dont la particularité est d'utiliser la nappe phréatique sur laquelle il est implanté. L'eau alimente en fluide calo-porteur les climatiseurs des circuits de refroidissement de la salle blanche (800 mètres carrés). Le site est aussi alimenté par l'électricité “ verte ” produite par des centrales hydroélectriques et éoliennes du groupe GEG (Gaz Electricité de Grenoble). Des panneaux solaires photovoltaïques, d'une puissance de 75 kilowatts crête, complètent cette alimentation.
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