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Pour échanger des informations, les applications s'appuient sur un référentiel unique définissant les données de base de l'entreprise, faute de partager une même description des concepts.
Chaque application dispose de son propre référentiel, dans lequel sont décrites les données opérationnelles. En l'absence de standard, ces référentiels sont conçus sur des descriptions propriétaires. Et lorsque les applications
doivent échanger des informations, les incohérences et les erreurs ressurgissent. La gestion des données de référence (Master Data Management ou MDM) est apparue pour unifier les données de référence à l'échelle de l'entreprise. Elle réunit un
ensemble de processus et de technologies favorisant la production, le maintien, et l'uniformisation du mode de description des données de base (Master Data). Concrètement, le MDM s'alimente des référentiels existants pour offrir une vue consolidée
des concepts régulièrement utilisés par l'entreprise : client, contrat, fournisseur, etc.Pour constituer ce modèle de données unifié, le MDM s'appuie sur quatre principaux mécanismes. Le premier est une couche d'intégration (ETL, EAI, etc.) pour s'interfacer avec les référentiels existants, extraire les
informations, et, à l'inverse, les propager afin de les mettre à jour. Le deuxième est une couche chargée de nettoyer les données pour les mettre en conformité avec la description arrêtée au sein du MDM. Le troisième est un moteur de règles pour
gérer les droits de consultation et de mise à jour, mais également les règles de propagation des données entre le MDM et les référentiels existants. Enfin, le quatrième est une base de données, dans laquelle le MDM fédère les données de référence de
l'entreprise.Indispensables à la mise en ?"uvre d'un référentiel d'entreprise offrant une vue unifiée sur les données opérationnelles, ces quatre briques sont rarement réunies au sein d'une offre intégrée. Dans la plupart des cas, les
éditeurs ont noué des accords avec des partenaires pour obtenir une solution complète. C'est notamment le cas de Software AG, qui s'est associé à Orchestra Networks. Mais l'arrivée des ténors de l'informatique, tels IBM, Oracle, ou, plus récemment
encore, Microsoft, devrait donner un coup de fouet à ce marché. Ce manque de maturité technologique n'est toutefois qu'un problème mineur en comparaison des difficultés organisationnelles et politiques que soulève la mise en ?"uvre d'un projet de
MDM. Trouver le consensus quand plusieurs corps de métier utilisent le même concept est en soi un exploit.
Une démarche de type générique
Mais modéliser ensuite les processus d'extraction et d'alimentation pour que les données modifiées dans le référentiel unique soient propagées dans l'ensemble des applications assujetties relève du cauchemar.
' Il faut trouver des lotissements, et éviter les approches de type big bang, explique Guilhem Peaucelle, consultant de Capgemini. Il n'existe pas de recette miracle, hormis celle qui consiste à partir
d'un problème remonté par les opérationnels. ' Le retour d'une campagne marketing donnant 30 % des factures en erreur met en évidence des problèmes dans la gestion des données : contacts non pertinents, adresses mal
formulées ou incomplètes, etc.Au contraire des approches de type PIM (Product Information Management), qui se cantonnent à l'unification des données produits, le MDM se veut générique. Sa mise en ?"uvre peut donc partir d'un projet, mais être ensuite
élargie à d'autres secteurs d'activité de l'entreprise. L'enjeu est alors d'identifier très rapidement les concepts déjà définis dans le référentiel et ceux n'ayant pas encore fait l'objet d'un travail de remise à plat. Pour faciliter cette
évolution du modèle de données du MDM, les éditeurs lui associent de plus en plus des outils de reporting. Le but : obtenir un état des données déjà définies, mais aussi de celles régulièrement utilisées par tel type d'application, etc. Rien
d'étonnant, dès lors, à ce que des acteurs tels Hyperion (racheté par Oracle), Informatica, Teradata, SAS ou Business Objects figurent parmi les leaders de ce marché.