Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Deux ans de travail ont été nécessaires à Unifrance et à ses prestataires Open Wide et Plan Créatif, pour concevoir, développer et tester une application à trois niveaux basée sur les technologies libres, J2EE et Linux.
À l'occasion du prochain festival de Cannes, Unifrance mettra la touche finale à un chantier de deux ans, la refonte de son SI métier autour de technologies libres et Java. Petite par la taille, cette institution a pour mission de promouvoir la production cinématographique française dans le monde. C'est dire si son portail communautaire revêt une grande importance. De fait, celui-ci constitue une source d'informations de première main sur la vie du cinéma français. Il met notamment en ligne une base de données cinématographiques des plus fouillées ainsi que des services d'informations professionnelles (agenda des manifestations, films en préparation, sorties en salles, photographies, vidéos de reportage, etc.). Or l'ancienne infra-structure web, développée en 1999 sur la base de technologies Microsoft, se révélait complètement dépassée et ne répondait plus aux attentes des collaborateurs externes de l'association et de ses 500 adhérents, professionnels du cinéma. ' L'usure informatique s'était fait sentir, se rappelle Cécile Poutiers, responsable du département multimédia de l'institution. Nous n'avions plus de vision globale de l'infra-structure. Le site était instable et les temps de téléchargement des pages devenaient très longs. ' Il fallait donc tout reprendre et faire évoluer les fonctionnalités. ' Beaucoup de nos adhérents ont besoin d'avoir une grande visibilité sur Internet, nous devions leur offrir un moyen d'intervenir sur les contenus et d'améliorer la navigation dans les écrans, précise Cécile Poutiers. En juin 2005, nous avons donc embauché un chef de projet multimédia technique afin de mettre à plat l'existant et nous aider à établir le cahier des charges. Ce cahier a été rédigé en trois mois et envoyé à six prestataires dont quatre ont répondu. '
Un développement sur mesure
Sur la base d'une grille de 160 critères de sélection, l'institution a retenu la proposition défendue par Open Wide, assisté de l'agence Plan Créatif Bees'net pour la charte graphique et artistique du site. Unifrance souhaitait recourir au développement spécifique pour réaliser ce portail. Le choix du libre allait ainsi permettre de faire appel à une large palette de frameworks Java open source pour réaliser une application J2EE à trois niveaux, exploitant le SGBD libre PostgreSQL. Open Wide ayant opté pour des modèles de composants légers, plus simples à appréhender que les technologies EJB (Enterprise Java Beans), cela l'avait conduit, très logiquement, à s'appuyer sur Spring, un framework de services techniques Java adapté à ce type de développement. Spring a été exploité essentiellement au travers de son conteneur léger (pour l'assemblage des composants) et son module Spring MVC (pour la présentation des écrans applicatifs). L'accès aux bases de données PostgreSQL se fait par l'intermédiaire du moteur de mapping objet-relationnel Hibernate. La couche de présentation, elle, a bénéficié d'améliorations au niveau du graphisme et de l'interactivité. Ainsi l'application s'appuie sur SiteMesh pour l'habillage des fonds de page web, sur le format JSON pour la préparation des données, et sur une bibliothèque de commandes Ajax, Mochikit, pour la programmation de certaines fonctions transactionnelles. Quant à l'environnement d'exécution de cette application, il associe le serveur de servlets Tomcat au serveur web Lighttp dont des tests avaient montré qu'il était plus per formant qu'Apache. Mais, avant de rentrer dans le développement proprement dit, encore fallait-il, au préalable, avoir détaillé les spécifications de l'application. Cette partie du projet ne fut pas une mince affaire. ' Au bout de six mois d'analyse, nous avons réalisé que nous ne serions pas dans les temps. Nous avons donc décidé de retarder le lancement qui aurait dû se faire en janvier 2007. En fin de compte, l'élaboration de ces spécifications nous a pris dix mois, avec une quarantaine de réunions de travail ', souligne Cécile Poutiers. Ceci, alors que quatorze intervenants avaient été mobilisés à plein temps ou à temps partiel sur le projet.
L'obstacle des données métier
Les causes de ce retard tiennent à la spécificité des activités d'Unifrance. Le modèle de données métier est complexe : l'application gère 65 000 sociétés et personnes et 20 000 films ; elle doit prendre en compte de nombreuses interactions entre des données de types variés (films, sociétés, personnes, manifestations, actualités cinématographiques, chiffres des sorties en salles, etc.). Le support du multilinguisme (français, anglais, espagnol, japonais) est aussi source de complications. Cela demandait par conséquent de mettre des circuits de workflow à la disposition des traducteurs collaborateurs d'Unifrance. Par ailleurs, afin d'améliorer la qualité de service pour les adhérents, un système d'alertes personnalisées par messagerie électronique a été greffé sur l'application. Les développements proprement dits ont heureusement pu commencer dès septembre, avant que la phase de spécification détaillée ne soit achevée. Tout est ensuite allé plus vite. Début 2007, Unifrance disposait d'une première itération de son portail et pouvait donc lancer les tests fonctionnels. Reste encore un obstacle à franchir : la bascule applicative. Pour l'instant, la nouvelle base n'est alimentée que de données de tests, ' mais nous nous donnerons plusieurs jours, fin avril, pour transférer les données. Nous arrêterons alors d'alimenter l'ancien site '. Mais il continuera à fonctionner, en attendant, si tout va bien, l'entrée en scène de son remplaçant prévue le 9 mai.
Votre opinion