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Sans remettre en cause leurs investissements sur J2EE, les grandes entreprises commencent à adopter .Net. Principalement pour des raisons de coût.
Les grandes entreprises n'échappent pas à l'engouement général pour .Net. Après une première année de projets pilotes ou peu stratégiques, elles ne sont plus rares à être entrées dans une phase de migration de leurs applications
reposant sur des technologies Microsoft VB, ASP, etc. vers la plate-forme .Net. En parallèle, elles envisagent de plus en plus d'utiliser .Net pour leurs nouvelles applications. Plusieurs facteurs favorisent cette tendance. Tout d'abord,
l'abandon par Microsoft en fin d'année du support de Windows NT une version encore très présente dans les entreprises les oblige à migrer vers Windows Server 2003. Lequel intègre en standard le socle d'exécution de .Net. Mais c'est avant tout la
rapidité de programmation et la simplicité de l'environnement de .Net qui les attirent, l'ensemble contribuant à une réduction des coûts de développement et de maintenance des applications.Face à la complexité des solutions J2EE, qui impose souvent l'assemblage de briques, les entreprises sont, en effet, très sensibles à l'environnement intégré de déploiement et de développement de .Net. L'approche RAD (Rapid
Application Development) de Visual Studio.Net n'est pas étrangère à cette impression de simplicité. Elle rassure même les entreprises qui n'avaient pas de culture objet. Airbus s'est ainsi lancé en novembre 2002 dans un projet de GRC (gestion de la
relation client) sur .Net de près de 300 jours/homme. ' Nous avions quelques compétences en Java, mais pas de véritable culture objet. Cependant, cela n'a pas posé de problèmes majeurs en soi ',
explique Luc Affaton, responsable des applications GRC d'Airbus.
Le client riche, maillon fort face à J2EE
La possibilité d'exploiter un seul et même développement sur un client riche (Windows) et sur un client léger (le navigateur) revient également souvent dans les arguments mis en avant en faveur de la plate-forme de Microsoft.
' Nous utilisons les Winforms pour nos applications internes et les Webforms pour les applications en extranet ou intranet, expliquent Anselme Briand et Stéphane Saint-Alme, respectivement chef de projet internet et
chef de projet technique au sein de la caisse de prévoyance AG2R. Et même lorsqu'on ne peut pas utiliser les mêmes développements pour un client Windows et un client web, n'avoir qu'un seul IDE pour différents environnements est toujours
avantageux. On peut ainsi mutualiser les compétences. ' En outre, comme le souligne Luc Affaton, d'Airbus, ' il est très difficile de concevoir un client riche en Java. Sans compter que Microsoft est
très présent sur le front office '.
L'intégration, le maillon faible
Fort sur le client, Microsoft l'est en revanche moins sur le back office, où il a du mal à s'intégrer avec l'existant. ' Java propose plus de connecteurs que .Net pour la communication avec nos
applications Cobol sur mainframe ', note Anselme Briand. Un point de vue partagé par la majorité des sociétés de services, qui estiment que le domaine de l'intégration à l'existant reste le maillon faible de .Net.
' En interconnexion directe avec les applications, .Net est clairement en retard sur J2EE, estime Bertrand Guillin, coordinateur technologies de SQLI. Et les services web, qui constituent l'une des forces
de .Net en matière d'intégration, ne sont pas toujours adaptés pour des applications transactionnelles ou nécessitant un très haut niveau de sécurité. Mais avec la prochaine version de Biztalk et le développement de l'offre logicielle autour de
.Net, Microsoft devrait compenser son retard dans le courant 2004. 'C'est pour cette raison que .Net est encore rarement choisi pour des projets d'infrastructure. Toutefois, sa courbe d'adoption rapide et ses avantages en termes de coût et de simplicité de mise en ?"uvre font dire à Georges
Hiraclidès, de Valtech, qu'' il ne serait pas impossible que l'on assiste prochainement à des migrations de J2EE vers .Net. Personnellement, j'en suis convaincu '. En attendant, la cohabitation entre
les deux environnements est déjà une réalité dans nombre d'entreprises.
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