Utilisation d'internet par les politiques : les «vieux médias» ont encore la cote !

Pour mesurer la perception qu'ont les Européens du numérique, 01 s'associe à BVA et à Syntec numérique pour établir un baromètre sur l'utilisation d'internet par les partis politiques.
Comment les Européens s'informent-ils sur l'actualité politique ?

On pourrait s’attendre à ce que les Européens utilisent massivement le net pour suivre l’actualité politique. Enorme surprise, malgré l’intense activité qui règne sur les forums des sites internet et l’énorme succès des réseaux sociaux, c’est toujours la télévision, la presse et la radio qui constituent l’essentiel des relais d’information quand il est question de politique ! 75 % des Européens s’informent sur la politique par la télévision, 42 % par la presse papier et 36 % « seulement » par internet, soit autant que la radio. En France, ce dernier média réalise un « carton » avec 64 % de citations, soit un peu moins que la télévision (78 %), mais nettement plus que la presse (45 %) et près du double d’internet (34 %). Le peuple français, sans doute plus intéressé par la politique que ses voisins européens, est celui qui croise le plus de sources d’information : 2,6 médias différents sont cités en moyenne par les Français, contre 2,3 en Europe et 1,9 en Grande-Bretagne. Doit-on pour autant considérer que les 36 % des Européens qui s’informent sur la politique sur la Toile et les 14 % qui utilisent les réseaux sociaux constituent de petits chiffres ? Les jeunes se servent massivement d’internet et sont moins attirés par les médias traditionnels. Le net permet donc d’apporter l’actualité politique à une tranche de la population qui s’y intéresse traditionnellement moins.
Les Français moins sévères avec les politiques
Il n’y a pas non plus de frustration des Européens concernant l’usage actuel d’internet par les hommes politiques. Une majorité relative d’Européens (45 %) et une très nette majorité de Français (56 %) estiment que les partis politiques utilisent suffisamment internet pour informer les électeurs. Les Allemands et les Britanniques partagent cette perception. Tel n’est pas le cas des pays du sud : Italiens et Espagnols étant, à l’inverse, une majorité à estimer que leurs partis ne recourent pas suffisamment à internet. En revanche, la prise en compte de l’impact économique du numérique par les hommes politiques leur semble défaillante. Une majorité d’Européens (49 % contre 34 %) considère ainsi que les hommes politiques n’accordent pas une place suffisante au développement de l’économie numérique dans leurs programmes et leurs projets.

Les Français sont les moins sévères, une majorité estimant à l’inverse que leurs hommes politiques ont bien pris en compte cette donnée. La médiatisation de certaines initiatives, notamment de Nicolas Sarkozy, contribue probablement à ce résultat. « Cela confirme ce que tous les professionnels du numérique ressentent, à savoir que le potentiel extraordinaire de création d’emplois et de richesses des outils technologiques en période de crise n’a pas été correctement appréhendé par les dirigeants politiques et par les partis, explique Bruno Vanryb, PDG d’Avanquest Software. Bref, internet pour faire le buzz, ils ont tout compris, mais le chemin est encore long pour une vraie prise de conscience de la révolution industrielle internet et de son potentiel pour sortir de la crise. » En conclusion, si le petit écran reste encore le grand écran pour l’actualité politique, internet est déjà dans le trio de tête malgré son apparition récente. Il ne serait pas étonnant que le même sondage réalisé dans trois ans montre un autre résultat, surtout si l’on prend en compte l’arrivée des télévisions connectées, média du futur !

L'embauche en berne
Quant au panel des éditeurs, le premier trimestre 2012 marque le retour de la confiance en l’avenir pour une majorité d’éditeurs (54 % contre 46 %), alors que la défiance avait pris le dessus au dernier trimestre 2011 (56 % contre 44 %). Ils sont aussi plus nombreux en ligne avec leurs objectifs qu’à l’époque, retrouvant les niveaux de septembre 2011. Ils sont enfin toujours très majoritaires à prévoir de nouveaux investissements (67 % contre 33 %), même si la tendance au « wait & see » progresse continûment depuis un an : les éditeurs n’envisageant pas de nouveaux investissements sont tout de même passés de 24 à 33 % entre mai 2011 et mars 2012. Pour la première fois, une majorité d’éditeurs ne prévoit pas de nouvelles embauches dans les mois à venir (52 % contre 48 %), alors même qu’ils étaient encore une majorité à l’anticiper au trimestre précédent (57 % contre 43 %), dans un contexte de moral pourtant plus morose. Sur une période plus longue, la tendance est encore moins bonne, la part des éditeurs ne prévoyant pas d’augmenter leurs effectifs étant ainsi passée de 33 % en juillet 2011 à 52 % en mars 2012.
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