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Dans leur chasse aux ingénieurs de grandes écoles, les SSII oublient les diplômés des universités ' de banlieue '. Universyntec réunit les deux mondes.
La discrimination à l'embauche ne s'arrête pas à l'origine ethnique, l'âge ou le sexe. Le lieu d'attribution du diplôme peut aussi être source d'a priori et de préjugés. Focalisées sur le profil type du jeune diplômé ?"
ingénieur sorti d'une grande école ou Miagiste d'une université prestigieuse ?", les sociétés de services informatiques ou de conseil écartent des candidatures intéressantes. Procédant par clonage, elles puisent sans fin dans le même
vivier.
3 000 emplois et stages à pourvoir
Suite à ce constat, entre fin novembre et début décembre 2006, s'est montée la première édition d'Universyntec. Sous l'impulsion de la fédération Syntec, une dizaine d'entreprises de l'informatique et du conseil (Sopra, Accenture,
Unilog, Sogeti, etc.) sont parties à la rencontre des étudiants des universités dites ' de banlieue '. Dans leur hotte, 2 000 emplois et 1 000 stages à pourvoir. Quatre journées ont été ainsi
organisées à Nanterre, Créteil, Villetaneuse et Marne-la-Vallée.L'information sur les métiers, avec des tables rondes et des retours d'expérience de jeunes salariés, a occupé la matinée, l'après-midi étant réservée aux entretiens. Pour autant, Universyntec ne souhaitait pas reprendre le déroulé
classique d'un forum emploi. Les Masters diplômés en 2006 et ceux de la promotion en cours ont dû se préinscrire sur le site et envoyer un CV et une lettre de motivation. Cabinet de recrutement spécialisé dans la promotion de la diversité, APC
Recrutement s'est chargé de la présélection. Entre recruteurs et candidats, les règles du jeu ont été claires. Chaque candidat avait droit à un entretien avec un maximum de trois entreprises. De son côté, l'entreprise s'engageait à conduire un
entretien d'au moins un quart d'heure, puis à donner une réponse claire et motivée.
430 candidats convoqués à un deuxième entretien
Le bilan de l'opération se révèle positif. Sur les quatre journées, entre 800 et 900 personnes ont assisté aux conférences de la matinée ; 870 entretiens ont été conduits, qui, pour 432 d'entre eux, ont débouché sur la
convocation à un second entretien ?" plus formel, celui-là. Soit un taux de transformation de 49,7 %. ' Nous avons reçu un très bon accueil des présidents des universités, se réjouit Anne-Marie
Bjornson-Langen, directrice du développement à la fédération Syntec. En revanche, la mobilisation des enseignants s'est avérée de qualité variable. Par exemple, excellente à Villetaneuse, et moins flagrante
ailleurs. ' De même, le degré de préparation des étudiants s'est montré variable d'une université à l'autre. ' Certains venaient en entretien sans se renseigner au préalable sur l'entreprise, alors
qu'ils disposaient des liens des sites institutionnels sur le web d'Universyntec. 'Faut-il aller plus loin ? A titre personnel, Anne-Marie Bjornson-Langen n'est pas vraiment favorable au CV anonyme. Elle cite l'initiative d'APC Recrutement, qui en prend le contre-pied en mettant en ligne des CV vidéo. Le
candidat a soixante secondes pour convaincre et montrer sa personnalité. L'autre piste pourrait consister à décliner l'opération Universyntec auprès des IUT. Pour sa part, Nelly Bensimon, chef du département informatique de l'IUT de Montreuil, se
dit prête à accueillir les entreprises.x.biseul@01informatique.presse.fr
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