Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Le VDSL2 constitue la plus rapide des technologies DSL avec un débit théorique de 100 Mbit/s. Son essor est soumis à des contraintes de mise en ?"uvre.
Successeur du VDSL (Very High Bit Rate DSL), le VDSL2 a été normalisé en mai dernier par l'UIT (Union internationale des télécommunications) sous l'appellation G.993. Son débit théorique de 100 Mbit/s en full duplex, soit un débit total agrégé de 200 Mbit/s par port, en fait à ce jour la plus rapide des technologies DSL (Digital Subscriber Line). Il offre sur l'extrémité de la boucle locale un débit théorique équivalent à celui d'un réseau local Ethernet (100Base-T). Il autorise aussi des combinaisons à 70 Mbit/s (descendant) et à 30 Mbit/s (ascendant).
Concurrencer le câble et le satellite
Le VDSL2 s'inspire pour ce faire de la technologie RADSL (Rate Adaptive DSL), qui ajuste automatiquement et de façon dynamique la vitesse de transmission des signaux tout en s'appuyant sur la modulation DMT (modulation en multitonalité discrète), qui permet la transmission sur des fréquences porteuses multiples et indépendantes couramment employée en ADSL. Mais surtout, le spectre de fréquences est élargi jusqu'à 30 MHz, contre 12 MHz pour le VDSL de première génération. Enfin le VDSL2 gère le mode de transmission PTM (Packet Transfert Mode), basé sur le standard Ethernet 802.3ah permettant de maximiser le débit utile par rapport à ATM. Le VDSL2 suscite l'intérêt à plus d'un titre. Bien que classifié dans les solutions asymétriques comme l'ADSL ou le RADSL, il répond à une double exigence : monter en débit pour obtenir un gain qualitatif et une quasi-symétrie entre débits montants et descendants. De quoi concurrencer le câble et le satellite avec des offres mixant la vidéo, Internet et la téléphonie. Autre atout, l'interopérabilité avec les équipements xDSL fait de VDSL2 un moyen de fédérer les systèmes DSL en ADSL2 (+) et VDSL. Mais les contraintes de déploiement sont à la hauteur de l'enjeu. L'utilisateur doit être situé à moins de 300 mètres du DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexor) installé dans le central téléphonique de l'opérateur. Au-delà, le débit du VDSL2 chute rapidement. Pour garantir le débit, et indépendamment des technologies à venir censées étendre sa portée, il faut tirer de la fibre optique entre les centraux téléphoniques et les sous-répartiteurs de France Télécom où arrivent les lignes de cuivre des usagers. Un convertisseur transforme les signaux analogiques en impulsions de lumière (et vice versa) pour assurer la jonction entre la fibre et la ligne de cuivre. Autre limite, ces sous-répartiteurs (environ 120 000 en France) sont de simples armoires qui ne sont pas conçues pour accueillir des concentrateurs DSL. Ils restent souvent éloignés de plus de 1 km des usagers. Pour offrir un débit maximal, les opérateurs peuvent alors câbler en fibre jusqu'aux trottoirs (Fiber to the curb), voire au pied des immeubles (Fiber to the building). Le sujet est d'actualité, d'autant que la réglementation européenne prévoit le dégroupage jusqu'aux sous-répartiteurs qui constituent la ' sous-boucle locale '. En attendant, les composants (concentrateurs, modems, etc.) qui permettront le déploiement du VDSL2 devraient être disponibles mi-2006.