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Les applications mobiles et les données auxquelles elles font appel sont critiques pour l'activité des entreprises. Il s'agit de les sécuriser en priorité, surtout lorsqu'elles sont installées sur les propres terminaux des collaborateurs.
“ La gestion des terminaux mobiles n'a de sens que si la société est propriétaire de ses équipements. ” C'est Laurent Heslault, directeur des stratégies sécurité de Symantec pour la zone Europe du Sud, qui s'exprime ainsi. Ces outils de MDM (Mobile Device Management) servent à gérer à distance un ordinateur portable, un téléphone mobile ou encore une tablette : verrouillage de l'appareil, suppression de son contenu en cas de perte ou de vol, etc. Mais le phénomène grandissant du BYOD (Bring Your Own Device) bouleverse ce mode de gestion des terminaux. Impossible, par exemple, pour la société de verrouiller le mobile personnel, utilisé à des fins professionnelles, d'un salarié ou d'en effacer le contenu. L'enjeu n'est alors plus de contrôler les équipements mobiles, mais plutôt les données qu'ils contiennent.Le BYOD n'échappe pas aux éditeurs de solutions de gestion des mobiles. Ils surfent sur la tendance et réorganisent leurs offres en conséquence. Même si c'est un marché encore naissant, la gestion des applications mobiles, ou MAM (Mobile Application Management) devrait prendre le pas sur le MDM. Les éditeurs fourbissent leurs armes : Symantec a racheté Nukona, Good Technology est en cours d'acquisition d'Appcentral. D'autres, déjà spécialisés dans la gestion des terminaux (Desktop Central, MobileIron, Zenprise), font évoluer leurs solutions vers le MAM. L'Américain Apperian, déjà expert dans la gestion des applications mobiles, part, lui, à la conquête de l'Europe. Chacun d'entre eux propose de bâtir un environnement professionnel étanche, accessible de façon sécurisée depuis un terminal personnel. Quant à RIM, il commercialise Blackberry Balance pour gérer sur un même mobile un espace professionnel et un autre, personnel.
Des boutiques d'applications privées
Certains mettent en place des boutiques d'applications, à l'image de l'App Store, personnalisées aux couleurs des entreprises ? RIM n'offrira cette possibilité que l'année prochaine ?, dans lesquelles les collaborateurs retrouvent leurs logiciels métier. Ainsi, Mitsubishi Electric Cooling & Heating, fournisseur de systèmes de chauffage, de ventilation et d'air conditionné, s'est appuyé sur la solution Appcentral pour développer meSync, une boutique d'applications privée. Cinq cents collaborateurs ont accès à cet espace où ils retrouveront, d'ici à la fin de l'année, 11 applications métier. “ Nous contrôlons étroitement qui peut accéder à quelle application, sans être obligés gérer des terminaux qui ne nous appartiennent pas ”, explique Gabriel Weiss, responsable des technologies marketing interactives chez Mitsubishi Electric Cooling & Heating. En effet, avec les outils de gestion des applications, les acteurs paramètrent les politiques de sécurité attribuées à chaque application, indépendamment du terminal utilisé (Apple, Android, Blackberry, Windows Phone…). Chaque logiciel métier est encapsulé dans une couche de sécurité : copier-coller restreint, lancement des applications avec un mot de passe (éventuellement à usage unique), chiffrement des données, création d'une protection par réseau privé virtuel (VPN), etc. Certains vont plus loin. En amont, Apperian vérifie la qualité du code des applications qui seront installées dans l'App Store professionnel. Les entreprises ont également la possibilité de dresser des statistiques d'usage des applications pour, par exemple, adapter leur ergonomie en fonction des résultats.Sécuriser les applications, leur utilisation et leurs interactions hors du périmètre des sociétés devrait stimuler les stratégies mobiles de celles-ci, indispensables pour beaucoup d'entre elles au développement de leur activité. Ces outils les aideront en effet à se montrer plus réactives. Ainsi le transporteur D. W. Morgan s'est appuyé sur la plate-forme Ease d'Apperian pour déployer sur trois continents (Amérique, Asie et Afrique) Chainlinq Mobile, son application de gestion de la chaîne d'approvisionnement et de logistique. “ Nous avons accéléré le déploiement et l'adoption de Chainlinq. Un processus qui aurait dû prendre des mois s'est déroulé en trois jours ”, explique Aaron Jones, directeur de la technologie chez D. W. Morgan. Quant à Mitsubishi Electric Cooling & Heating, il peut aussi accélérer les mises à jour de ses catalogues de produits. De plus, l'utilisation des applications d'entreprise permettra à ses distributeurs de conclure, en moyenne, 30 contrats supplémentaires par an, soit un revenu global supplémentaire de 30 millions de dollars. S'y ajoute une économie de plusieurs millions de dollars grâce à la diminution des impressions papier de ses catalogues de produits.Aujourd'hui, la gestion de terminaux et celle des applications sont complémentaires. Il n'est toutefois pas difficile d'imaginer, à terme, une solution unique intégrant également la gestion des communications, à l'étranger notamment.
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