Les coûts liés à l'impression bureautique grèvent le budget des entreprises ?" en moyenne, 3 % de leur chiffre d'affaires, selon Gartner. Et, paradoxe, ils s'avèrent peu, voire nullement maîtrisés. Pourquoi ?
Bien qu'elle soit perçue comme une nécessité, on ne confère à l'impression aucune valeur stratégique. Elle se trouve reléguée à la marge du système d'information, comme le stockage voici quelques années. Résultat, son déploiement se révèle souvent
anarchique. Les modes d'impression des utilisateurs, les volumes imprimés, les dépenses liées à l'indisponibilité des périphériques... Tous ces éléments demeurent trop souvent ignorés par les directions générales et informatiques.Cependant, la situation tend à évoluer. De nombreuses organisations ?" des grands comptes, pour la plupart ?" entendent remettre à plat leurs processus d'impression. Pour ce faire, elles s'appuient, d'une part, sur
des outils d'analyse et de contrôle des flux, de plus en plus nombreux et qui gagnent en simplicité. Et, d'autre part, sur les prestations de services des constructeurs d'imprimantes ou de copieurs. Proposées par HP, Xerox, Ricoh, ou Lexmark, ces
offres ont véritablement gagné en maturité depuis 2004-2005. Elles associent audit, remaniement de parc, élaboration d'un coût à la page global, contrôle des impressions, voire infogérance des machines.Du côté des utilisateurs, cette prise en charge du parc apporte la promesse d'une totale transparence des coûts. Et du côté des constructeurs, elle garantit une parfaite fidélisation du client ?" au moins le temps du
contrat.
' La prestation assure notamment aux fabricants que leur client va bien utiliser leur consommable, et non un toner compatible ', précise Hubert Potier, PDG de Bluemega, société de conseil en
impression.
Forte dépendance vis-à-vis des fournisseurs
Il existe un bémol : les prestataires sont presque toujours des constructeurs. Yves Dubus, PDG de Nextwork, société de conseil en impression, met en doute leur impartialité :
' Comment peut-on à
la fois être juge et partie ? Dans leur rapport détaillant les coûts d'impression, signaliseront-ils ceux liés à la défaillance d'un de leurs modèles ou à des appels à l'assistance téléphonique ? ' Les entreprises
se retrouvent donc dans une situation de forte dépendance vis-à-vis d'un constructeur lorsque celui-ci devient leur prestataire de services. Cela n'a pas échappé aux hébergeurs généralistes qui convoitent depuis peu le secteur prometteur des
prestations de services. Ainsi, selon Xerox, l'infogérance de l'impression bureautique pèse 220 millions d'euros par an. Osiatis, ECS et EDS sont déjà sur les rangs.Autre option pour recourir aux services sans tomber dans les mains d'un constructeur : les revendeurs. A l'instar de Synergy, qui propose au Conseil de l'Europe un coût à la page unique sur des machines de Lexmark et de
Xerox, ils bâtissent des offres mixtes. Néanmoins, selon qu'ils viennent du monde de limprimante ou de celui du copieur, leur expertise en matière de services diffère.
Votre opinion