Vincent Billiet (Teamlog) : ' Nous envisageons de capitaliser notre solution Navision '

Malgré une année difficile, Teamlog a bien résisté au marché. Comment l'expliquez-vous ?Vincent Billiet : Avec 138 M euros de CA en 2002 et un effectif de 2 000 salariés, Teamlog est une SSII de taille moyenne. Nous ciblons les grands comptes qui ont des ramifications internationales. L'une
de nos forces réside dans notre maîtrise du modèle nearshore, qui est marqué par une séparation entre l'acte de vente, basé en France, et l'acte de production, basé à l'étranger. En outre, notre politique d'opérations de croissance externe est un
réel atout. Depuis 1995, nous avons racheté 25 sociétés, qui nous ont apporté compétences et savoir-faire. Grâce à elles, nous avons atteint rapidement une taille critique, un critère de choix très important pour nos clients, qui veulent moins de
fournisseurs pour des volumes de plus en plus importants. La croissance interne seule ne nous aurait pas permis d'arriver à 2 000 personnes en si peu de temps. Compte tenu du contexte économique, nos acquisitions avaient été interrompues, mais
nous envisageons de les reprendre à l'horizon 2004.Vos futures acquisitions devraient concerner quelles activités ?V.B. : Il est encore trop tôt pour le dire. Mais, sans pour autant oublier notre c?"ur de clientèle que sont les grands comptes, nous souhaitons multiplier nos offres à destination des PME. Pour cela, nous
envisageons de capitaliser sur notre solution Navision, baptisée Microsoft Business Solutions/Navision. Celle-ci devrait atteindre 10 % de croissance dans notre CA 2003. Notre stratégie est axée sur l'offre de l'éditeur danois, entre autres.
Après son rachat par Microsoft, nous n'aurions jamais imaginé qu'il y investirait autant, soit 2 milliards de dollars dans les douze prochains mois. Pour notre part, nous avons déjà racheté une société spécialisée sur ce marché et avons créé une
direction des opérations nationales Navision. Composée de 12 commerciaux et de 50 consultants et développeurs, celle-ci est un réel vecteur de croissance. Une cinquième acquisition dans ce domaine n'est d'ailleurs pas à exclure.Quelles sont les raisons qui ont été déterminantes dans votre choix de miser sur Navision ?V.B. : Nous sommes intégrateur Navision depuis que nous avons fait l'acquisition, en 2000, de l'un de nos confrères, Confor LBA. Navision est un éditeur qui fonctionne sur un modèle indirect. Il a besoin
d'intégrateurs pour commercialiser ses solutions auprès de ses clients. Nous sommes très bien représentés à travers toute la France, ce qui nous permet de satisfaire la totalité de sa clientèle. Nous savons que nous avons fait le bon choix et que
nous devrions étendre l'ensemble de cette offre à nos dix-huit agences nationales, notamment à celles de Bordeaux, d'Aix-en-Provence et de Toulouse. Cette offre n'est en effet que peu ou pas distribuée en région PACA. Quant au Sud-Est, la région
d'où est originaire Teamlog, il nous sera assez facile de la représenter, puisque nous avons une excellente connaissance du marché local. Enfin, si cette solution vise principalement les PME, elle intéresse de plus en plus les grands comptes, car
elle permet des déploiements décentralisés. Navision concerne d'ailleurs déjà près de 40 % de nos commandes.Vous vous targuez d'être les pionniers du nearshore. Comment se porte cette activité au sein de la société ?V.B. : Pour réduire leurs coûts, nos clients sont sollicités par des prestataires issus de pays comme l'Inde ou les Philippines. Mais nous pensons que l'offshore n'est pas adapté, à cause des différences de
culture, de monnaie et de langue. Nous avons donc décidé de miser sur le nearshore, une alternative aux services d'externalisation lointains. Avec le nearshore, nos clients sont assurés d'une parfaite connaissance de leur métier et de leur langue.
Après avoir ouvert un premier centre de support réseaux et systèmes à Barcelone, nous venons de nous installer en Roumanie. L'équipe de Teamlog y compte déjà 20 personnes. Elle sera étoffée, d'ici à la fin de l'année, d'une trentaine de
collaborateurs supplémentaires. Cette équipe sera chargée des services de réalisation des logiciels. Notre idée est d'investir l'Europe du Sud, où le marché est bien plus lucratif qu'ailleurs. Les coûts peuvent y être jusqu'à 50 % moins chers
qu'en Île-de-France. Nous espérons que, d'ici à fin 2003, cette activité représente entre 5 et 10 M euros du CA.
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