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Employés et DRH n'ont pas encore fait entrer dans leurs m?"urs le droit individuel à la formation (DIF). Le DIF facilite pourtant l'accès à la formation et incite les salariés à prendre en main l'évolution de leurs compétences
et de leur carrière.
L'objectif de la loi de 2004 sur le droit individuel à la formation (DIF) est louable : autoriser n'importe quel salarié à accéder facilement à la formation professionnelle tout au long de sa carrière et l'inciter à devenir
acteur de son parcours professionnel. Cependant, aujourd'hui, encore trop peu d'employés y recourent, et leurs droits s'accumulent depuis quatre ans. Il faut dire que le DIF souffre d'une déficience considérable de notoriété auprès des
collaborateurs : selon une enquête menée par le courtier spécialisé Place de la Formation, seuls 9 % des DRH conseillent ou proposent le DIF. Pourtant, il constitue non seulement un moyen de redynamiser l'investissement d'un collaborateur
dans sa fonction ou dans son entreprise, mais il représente également une façon pour elle de gagner en compétences et de fidéliser ses salariés.La moitié de ceux qui font appel au DIF le fait pour renforcer son expertise métier. Ainsi, Yannick Le Mée, ingénieur d'études au sein de Groupe Helice, a bénéficié, grâce au DIF, d'une formation sur la gestion de projet en
2007, et d'une autre sur l'outil MS Project cette année. ' Manquant d'assurance, j'ai sollicité des formations pour valider mes connaissances acquises sur le terrain ', explique-t-il.
L'idéal : une expérience terrain en sortant de la formation
Mais pour 43 % des salariés, la démarche s'inscrit plutôt dans le cadre d'une évolution de carrière. Donc dans l'enrichissement ?" se traduisant par une diversification ?" de leurs connaissances. C'est le cas de
Bruno Barthère, ingénieur chez Seriacom. Il faisait du développement en C++ et voulait se former à .Net et C#. Sa demande a été approuvée par son supérieur hiérarchique qui a fait spontanément le rapport entre cette initiative et les besoins de ses
clients. Bruno Barthère a d'ailleurs été envoyé en mission sur ces langages dès sa formation achevée. ' C'est une chance de pouvoir mettre en pratique immédiatement ce que l'on a appris ',
souligne-t-il.Liées au c?"ur de métier des entreprises, ces demandes de DIF sont facilement acceptées par les services de ressources humaines. En revanche, la situation est différente lorsque les souhaits des collaborateurs ont un caractère
plus personnel : ' Le DIF n'est pas le dispositif le mieux approprié pour envisager un changement de carrière, le temps alloué étant insuffisant, souligne Eric Solal, ingénieur d'études chez Seriacom.
Vingt ou trente heures est juste suffisant pour une formation complémentaire. ' D'où l'intérêt de capitaliser ses droits sur deux ou trois ans pour pouvoir bénéficier d'une dizaine de jours en immersion
totale.
Un dispositif simple pour le salarié
Mais quid de la marche à suivre pour obtenir un DIF ? De l'avis des salariés qui s'y sont essayés, c'est un jeu d'enfants. Surtout lorsque la demande s'inscrit dans le plan de formation prioritaire de l'entreprise : il
suffit de signaler son désir de suivre une formation au cours de son entretien de fin d'année et d'en informer ensuite la DRH par lettre recommandée. Dans ce courrier, il est vivement conseillé de spécifier le contenu de la formation, sa durée et
ses plages horaires, ainsi que l'organisme choisi. Ce défrichage facilite la tâche des responsables des ressources humaines qui, dans les grandes entreprises, peuvent, au moment de la période des entretiens annuels, se trouver face à des centaines
de demandes de formation avec des contenus aussi divers que l'anglais, le développement personnel ou la communication. Dénicher les cursus adaptés peut devenir alors un vrai casse-tête ! C'est pourquoi 60 % des entreprises françaises
interrogées se prononcent pour la mise en place de catalogues de formation spécifiques aux DIF. Certaines SSII, comme Groupe Helice ou Logica, contournent le problème puisqu'elles ont recours à leur propre structure de formation.Conscients de ces freins, les différents groupes de réflexion qui travaillent sur la nouvelle réforme de la formation professionnelle devraient proposer des mesures concrètes et des outils pour simplifier et alléger la procédure
administrative du droit individuel à la formation ?" obstacle fréquemment évoqué par les responsables RH pour justifier leur manque de motivation à promouvoir ce dispositif. Mais c'est également aux salariés de mesurer l'importance de se
former toute au long de leur vie professionnelle.
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