Virgin-Arianespace/Google-SpaceX, la guerre de l'internet spatial est lancée

Google et Fidelity entrent dans le capital du groupe d'Elon Musk pendant que Virgin et Qualcomm discutent avec Arianespace pour lancer des satellites à 1.200 km d'altitude.
La bataille des télécommunications spatiales en vue de créer un réseau Internet planétaire et satellitaire, est lancée. Alors que Google et le fonds d’investissement Fidelity ont annoncé une prise de participation de 10% dans le projet d’Elon Musk, patron de SpaceX, c’est au tour de leur concurrent OneWeb d’avancer ses pions.
L’un de ses alliés pourrait être français, selon une information de France Info. Ce groupe dans lequel sont alliés Virgin, Qualcomm et O3b Networks, cherche un spécialiste du lancement de satellites. Au départ, ils devaient être lancés par Virgin Galactic, qui a mis au point le programme LauncherOne. Apparemment, ils cherchent un plan B avec Arianespace qui gère les mises en orbite de Véga, Soyouz et Ariane 5.
À l’inverse d’Elon Musk, dont la société SpaceX est l’un des spécialistes des lanceurs légers. OneWeb doit donc impérativement trouver un partenaire à la réputation mondialement reconnue.
Richard Branson, patron de Virgin, et Greg Wyler, patron de OneWeb et d’O3b Networks, étaient à Paris ce mardi 20 janvier 2015, pour discuter d’un éventuel partenariat avec Arianespace. Ils ont rencontré Geneviève Fioraso, ministre de la Recherche, et Stéphane Israël, patron d’Arianespace. Le patron de Virgin était aussi au forum de Davos pour présenter son projet aux grands dirigeants économiques de la planète.
Des satellites placés en orbite basse à 1.200 km d'altitude
S'il se confirme, le rapprochement entre OneWeb et Arianespace, est hautement stratégique. Connecter la planète à 1.200 km d’altitude, nécessite des compétences techniques dont dispose le groupe français. Tout en assurant que sa rencontre avec Branson n’est qu’un premier contact, Stéphane Israël se dit prêt s’il est choisi à apporter ce savoir-faire. Le patron d'Arianespace connaît aussi Greg Wyler. Le groupe français a lancé il y a quelques années les satellites de communication d’O3B.
Au-delà de l’aspect technologique, la bataille dans laquelle se lancent OneWeb, d'un côté et SpaceX de l'autre, vise à bousculer le monde des télécoms pour s’y faire une belle place. « Ces nouveaux acteurs veulent bien sûr connecter les zones reculées de la planète, mais pas seulement », explique Virgine Lazés, experte en télécoms pour le cabinet Bryan Garnier.
Une stratégie disruptive appliquée aux réseaux de télécoms
Pour cette spécialiste, leur ambition est de devenir les OTT (over the top, nom donné aux géants des nouvelles technologies qui ne possède pas de réseaux d'infrastructure) des télécoms.
« Comme dans d’autres secteurs, leur but est de s’imposer en adoptant une stratégie disruptive. Au lieu de tirer des câbles, ils misent sur des satellites légers faciles à mettre en œuvre qui offrent un accès sans fil dont le débit est plus rapide. Et, aussi, ils sont est accessible depuis n’importe quel point de la planète ».
Cette méthode, qui s’appuie sur des relais terrestres, comme ceux d’O3B, pourrait les aider à s’imposer mondialement bien plus rapidement que ne le feraient les acteurs traditionnels des télécoms. OneWeb compte y procéder par étapes. Première phase: l'envoi dans l'espace de 900 satellites (2/3 d’opérationnels et 1/3 de rechange) en 2018. Ils seront connectés à des relais terrestres.
Seconde phase : le lancement de satellites interconnectés. Un peu plus lourds que la première génération, ils nécessiteront par contre une infrastructure terrestre plus légère. Et c’est certainement pour le lancement de ces modèles que Branson et Wyler ont rencontré Arianespace.
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