Le secteur de la virtualisation est en ébullition. Deux événements majeurs ont marqué, la semaine dernière, les esprits. Le premier est l'entrée de Citrix sur ce marché encore naissant, grâce au rachat de XenSource. Fournisseur
de l'hyperviseur XenEnterprise et promoteur de
l'hyperviseur ' open source ' Xen, XenSource est le principal concurrent de VMware, qui domine actuellement le marché de la virtualisation des
serveurs.Cette acquisition, qui sera finalisée au quatrième trimestre, s'est faite au prix fort. Citrix a proposé 500 millions de dollars en numéraire et en actions alors que XenSource n'a pour l'instant que quelques
millions de dollars de revenus. En 2008, Citrix prévoit néanmoins un chiffre d'affaires de 50 millions de dollars pour l'activité de XenSource.
A la conquête des salles blanches
Celle-ci sera d'ailleurs intégrée sous la forme d'une nouvelle division, baptisée Virtualization & Management, présidée par Peter Levine, PDG et cofondateur de XenSource. Le deuxième cofondateur, Ian Pratt, continuera
à diriger le projet Xen. Citrix, qui ne dispose pas d'expérience dans les logiciels libres, ne souhaite en aucun cas se couper de la communauté
open source et affirme que les développements futurs se feront dans une
transparence totale.Que fera Citrix de XenSource ? Dans un premier temps, l'éditeur compte profiter de cette acquisition pour se faire une large place dans les salles blanches. Pour cela, il compte non seulement s'appuyer sur son réseau
de 5 000 partenaires distributeurs, mais souhaite également multiplier les accords OEM avec les constructeurs informatiques.Dans un deuxième temps, Citrix souhaite développer le concept de poste de travail virtuel. L'éditeur avait déjà proposé une solution dans ce sens en avril dernier, avec
Desktop
Server 1.0, à laquelle il compte greffer XenEnterprise. Citrix estime que près de 30 millions d'employés utiliseront des postes de travail virtuels, ce qui représenterait un marché mondial d'environ 1 milliard de
dollars.
La crise financière n'affecte pas l'action VMware
Mais l'avancée de Citrix dans le monde de la virtualisation ne semble pas impressionner le leader du marché, VMware. Celui-ci a réussi avec éclat l'introduction en Bourse d'environ 10 % de son capital, le
13 août dernier. En quelques jours, le cours de l'action est passé de 29 dollars à 55 dollars aujourd'hui, et cela en dépit de la crise financière actuelle.Parallèlement, l'éditeur a réalisé lui aussi une acquisition, celle de la société Determina qui édite des solutions de prévention d'intrusion. Cette technologie sera probablement intégrée à l'hyperviseur ESX de
VMware et permettra de protéger les systèmes d'exploitation et les applications contre les actes malveillants. C'est d'autant plus important que les techniques de virtualisation offrent encore
beaucoup de possibilités aux hackers.
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