Visto entre en concurrence avec BlackBerry
Le marché de la donnée mobile en entreprises émoustille les opérateurs de téléphonie, soucieux de rentabiliser leurs réseaux en dynamisant le trafic de la donnée. En plus du BlackBerry, ils disposent désormais de Visto.
Visto était prévenu ! Son arrivée en France le plaçait forcément comme une alternative à l'omniprésent et célèbre BlackBerry. Mais, le 30 mai dernier, le défi devait prendre une tournure particulière. En annonçant sa nouvelle
offensive sur la donnée mobile, SFR Entreprises lançait deux terminaux en même temps : l'un avec Visto, l'autre étant un BlackBerry. Au client final de choisir. Visto met donc les bouchées doubles pour promouvoir ses solutions au sein des
équipes commerciales de SFR afin que l'opérateur les préconise auprès des responsables des flottes mobiles qu'il démarche. Être considéré à l'égal de BlackBerry est un premier succès pour Visto. Né en Californie en 1996, l'éditeur veut aujourd'hui
conquérir l'Europe avec ses solutions de push mail. Il est moins connu que son concurrent, venu plus tard, il sera donc le challenger, mais son manque de notoriété est dû surtout à sa particularité. Visto ne fabrique aucun terminal et n'apparaît pas
en tant que marque commerciale. Il opère essentiellement comme marque blanche pour des opérateurs. Visto, c'est en effet un serveur et un logiciel client sur le terminal.L'avantage pour l'opérateur est de diffuser le push mail de Visto dans tout terminal. Il dépend moins d'un seul appareil comme avec le terminal de RIM diffusé à 70 % sur les terminaux du même constructeur. Plus indépendant,
l'opérateur peut continuer à marier différents terminaux à ses offres comme il le faisait auparavant, en utilisant par exemple un Q-Tec ou un téléphone mobile. Visto lui offre enfin une alternative, sur un marché dont on espère le décollage avec les
réseaux de type 3G. L'arrivée de Visto correspond à une offensive des opérateurs sur les données mobiles pour rentabiliser leurs nouveaux réseaux et trouver de nouveaux relais de croissance. Tout est lié. Bertrand Mabille, le DG entreprises de SFR,
le remarquait lors de sa présentation du 30 mai : ' Le débit va tirer les usages, en donnant plus d'ampleur à la mobilité, nos clients entreprises vont augmenter leur taux d'équipement '. Une
étude, réalisée par l'institut de sondage Louis Harris auprès des responsables de flottes, appuie ces arguments. SFR liste les applications qui pourraient faire ainsi décoller le marché. Viennent en tête l'accès aux fonctions bureautiques
classiques, à la messagerie et ensuite la télémaintenance. Inversement, les clients pointent les questions de sécurité et de tarifs. Ils sont surtout bloqués par le sous-équipement des entreprises, moins de 25 % des salariés possèdent un
téléphone portable.
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