Vivendi se sépare du PDG de SFR, victime expiatoire de Free Mobile

Les pertes d'abonnés au profit de Free Mobile auraient servi de prétexte à Vivendi pour se séparer de Frank Esser, PDG de SFR, resté douze ans en poste.

Frank Esser quitte brutalement SFR alors qu'il en a été le directeur général de 2000 à 2002 puis le Président-Directeur général depuis 2002. Il est pour l'instant remplacé par Jean-Bernard Lévy, qui reste président du directoire de Vivendi pour ce qui s'apparente à une reprise en main de la gouvernance de l'opérateur par sa maison-mère. Bien qu'il n'ait pas à rougir de son bilan à la tête de SFR, qui a conforté sa position de premier challengeur d'Orange dans le fixe (suite à l'intégration de neuf télécom) et dans le mobile, Frank Esser aurait pâti de l'rruption de Free Mobile en janvier 2012. Au cours de deux premiers mois de l'année, SFR a annoncé une perte nette de 200 000 abonnés mobiles, soit moins de 1 % de ses 21,5 millions d'abonnés mobiles. Comme ses rivaux historiques (Orange et Bouygues Telecom), SFR avait réagi en baissant les prix de ses forfaits économiques sans engagements de la gamme RED.
SFR condamné à indemniser ses anciens salariés à Toulouse
«Le lancement commercial d’un quatrième opérateur mobile a pour conséquence une refonte significative des tarifs des formules Carrées et Red, qui va peser sur le chiffre d’affaires et les marges de SFR. De façon à en minimiser l’impact, SFR met en place un programme de reengineering de ses processus » avait commenté Vivendi lors de la présentation des résultats 2011. Dernièrement, une autre mauvaise nouvelle pour SFR était venue d'un jugement de la Cour d'appel de Toulouse. SFR fut condamné à indemniser ses ex-salariés qui avaient été transférés chez un prestataire de centre d'appels (Infomobile, racheté par Téléperformance) puis, qui avaient été ensuite licenciés dans le cadre d'un plan de départs volontaires. Le jugement a estimé que l'opérateur s'était ainsi éxonéré de ses obligations en matière de sauvegarde de l'emploi. Le cumul de ses deux "impairs" aurait servi de prétexte au groupe Vivendi pour se séparer d'un PDG qui a aussi été peut-être victime de l'usure du temps.
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