Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
À Boston, non loin du fief de sa maison mère EMC, VMware a dévoilé, début juin, sa nouvelle offre de virtualisation. L'éditeur a accentué ses efforts sur la gestion dynamique et automatique des machines virtuelles, et n'a pas oublié d'écorner, au passage, ses principaux concurrents.
' Avec VMware Virtual Infrastructure 3 (VI3), l'utility computing devient une réalité. ' C'est en ces termes que Diane Greene, présidente et cofondatrice de VMware, a présenté la nouvelle génération de sa solution de virtualisation d'infrastructure. ' Après le lancement en 2003 de Virtual Center, VI3 constitue la deuxième étape de notre stratégie. Il s'agit d'un véritable système distribué qui va bien au-delà de l'hyperviseur ', a-t-elle poursuivi.Cette attaque masquée vise Microsoft, qui a annoncé récemment le développement d'un hyperviseur, mais Diane Greene rappelle que celui-ci ' ne verra le jour que dans deux ans '. Un moyen de mettre en lumière l'avance de VMware sur son principal rival. Et la présidente d'ajouter : ' Avec VI3, nous amenons la virtualisation à un nouveau niveau, où automatisation, haute disponibilité et sécurité sont omniprésentes. VI3 est bien plus puissant que ce que tout le monde pouvait supposer. ' Bryan Burn, vice-président produits et alliances de VMware, a ensuite illustré les propos de sa présidente : ' VI3 s'appuie sur les nouvelles versions 3.0 de VMware ESX Server et 2.0 de Virtual Center, complètement intégrées, et sur une panoplie de nouvelles fonctionnalités '. Ainsi, les consoles d'administration d'ESX Server et de Virtual Center ont-elles été unifiées.
Haute disponibilité pour toutes les applications
Avec VI3, la virtualisation sort du simple cadre du serveur, puisqu'il s'agit de virtualiser et de fédérer toutes les ressources des serveurs ESX. Concrètement, des serveurs ESX sont configurés en cluster afin de créer des pools de ressources avec une certaine quantité de processeurs, mémoire et cartes d'entrées-sorties. Par exemple, un premier pool sera destiné à la production et aux applications sensibles, un deuxième aux autres applications, un troisième à la préproduction, etc. Seule contrainte : un pool de ressources ne peut contenir des serveurs basés sur des technologies processeurs différentes. Il conviendra alors de créer des pools Xeon et des pools Opteron.VI3, dans sa version Enterprise, s'appuie sur la technologie VMware DRS (Distributed resource scheduler) pour allouer dynamiquement les ressources aux machines virtuelles en fonction de leurs besoins et des niveaux de qualité de service définis. DRS se charge aussi de répartir intelligemment les machines virtuelles sur les serveurs ESX d'un même pool, et d'optimiser en continu l'allocation des ressources. Si une machine virtuelle a besoin de 2 Go de mémoire supplémentaire, DRS pourra les lui allouer. Il autorise aussi à modifier un pool de ressources dynamiquement, c'est-à-dire à ajouter ou retirer un serveur du pool par simple Glisser-déposer au sein de l'interface d'administration.Autre nouvelle fonctionnalité : VMware HA (High availability). ' Aujourd'hui, la haute disponibilité ne concerne que les applications sensibles, car les outils sont trop complexes et trop coûteux. Avec VI3, il est possible d'assurer une haute disponibilité pour toutes les applications de l'entreprise ', explique Bryan Burn.
La technologie VMotion
VMware HA détecte, entre autres, un dysfonctionnement matériel et redémarre automatiquement les machines virtuelles sur un autre serveur en s'assurant que la bonne quantité de ressources physiques leur sera allouée. Combiné à DRS, HA placera chaque machine virtuelle au mieux. Ces deux fonctions s'appuient sur la technologie de déplacement dynamique à chaud de machines virtuelles, VMotion. Celle-ci gagne en flexibilité, puisque si, avec Virtual Center 1.0, elle nécessitait de stocker les machines virtuelles sur des baies de stockage SAN fibre channel, elle supporte désormais des SAN iSCSI et des serveurs NAS.
Une offre granulaire
La nouvelle mouture du système de fichiers VMFS simplifie aussi le processus VMotion en créant un répertoire par machine virtuelle contenant le disque virtuel et les fichiers de configuration (ces derniers étaient auparavant stockés sur le serveur ESX). Cela facilite également la sauvegarde des machines virtuelles. Sur ce point, VMware propose Consolidated Backup, qui réside en l'installation d'un serveur de sauvegarde sous Windows Server 2003 avec un agent de sauvegarde des machines virtuelles. Avant, il fallait installer cet agent sur toutes les machines. Consolidated Backup consiste à opérer un snapshot (copie instantanée) des machines virtuelles stockées sur une ressource SAN fibre channel ou iSCSI. Le serveur de sauvegarde se chargera ensuite de sauvegarder ces machines virtuelles sur disque ou sur bandes, et, via son agent, sera capable de monter une machine virtuelle pour ne sauvegarder que certains fichiers. Côté administration, VMware propose enfin une gestion des rôles et une granularité variable des droits. Autre amélioration, VMware ESX 3.0 supporte désormais Solaris 10 pour serveurs x86 et la distribution Linux Ubuntu. Une machine virtuelle peut également se voir allouer jusqu'à quatre processeurs physiques (2 précédemment) et 16 Go de mémoire (3,5 Go auparavant). Souvent critiqué sur sa politique tarifaire, VMware était très attendu sur ce point. Il répond par une offre granulaire composée de trois versions de VI3 : Starter (ESX Server, VMFS et agent Virtual Center), Standard (Virtual SMP en plus) et Enterprise (VMotion, HA, DRS et Consolidated Backup en plus), facturées respectivement 1 000, 3 750 et 5 750 $ par processeur.
Votre opinion