VTC: une réglementation qui interdit les outils du XXIe siècle, ça n’a aucun sens


Pourquoi empêcher une activité qui crée des emplois notamment dans les banlieues et qui plus est non-délocalisables? Une activité qui fournit un débouché commercial à l'industrie automobile? Une activité qui jouit d'une très forte popularité? Il faut maintenant en finir avec le flou réglementaire.
La problématique taxi/VTC ne se résume pas à un simple débat corporatiste entre chauffeurs. Chez Voitures Noires, notre conviction est que ces deux univers doivent coexister dans le respect de leurs spécificités, et que le débat ne se situe plus là.
Ce dont nous parlons aujourd’hui, c’est de la survie d’un secteur à très fort potentiel économique et social, créateur d’emplois et jouissant d’une côte de popularité extrêmement forte, déstabilisé par une décision gouvernementale certainement prise dans la tourmente, mais qui pourtant mérite une réflexion plus profonde.
Le 29 janvier dernier, le Gouvernement semble avoir décidé d’interdire aux titulaires de licences LOTI de passer par les plateformes de réservation pour être réservés par des passagers. Les applications devraient donc déconnecter de leurs plateformes tous les chauffeurs disposant de cette licence, sous peine d’être fermées.
Une réglementation plus en phase avec l'économie
Or la LOTI (Loi d’Orientation des Transports Intérieurs) autorise depuis 1982 les "capacitaires", à pratiquer le transport de personnes (avec deux passagers minimum depuis le 1er janvier 2015). Les capacitaires travaillent donc dans le service de transport de personnes depuis des décennies, et beaucoup d’entrepreneurs ont saisi l’opportunité du développement de ce métier dans les grandes villes de France pour accroître leur activité, y compris à travers les plateformes de réservation qui ont contribué à la prospérité de ces PME dynamiques.
Notre position est simple et limpide: il est hors de question d’encourager qui que ce soit à ne pas respecter la loi. C’est évident. Mais notre propos est clair: la situation réglementaire que nous connaissons aujourd’hui est totalement dé-corrélée de la réalité économique de notre pays et de l’évolution des besoins des Français. Comment desservir par exemple le Grand Paris, et répondre aux flux de touristes que peuvent générer des événements internationaux tels que l’Euro 2016? Il s’agit donc de trouver une solution pour permettre à chacun de travailler et non d’empêcher qui que ce soit d’exercer son métier, et d’en vivre.
Des créations d'emplois dans les banlieues
Parce que ce secteur, justement, n’est pas uniquement constitué de chauffeurs porteurs de telle ou telle licence mais qu’il s’agit d’un système économique global, pourvoyeur de dizaines de milliers d’emplois, directs ou indirects, Voitures Noires pose les questions suivantes aux dirigeants:
-Quel autre secteur économique peut aujourd’hui se targuer de créer autant d’emplois de service, qui ne seront par définition, jamais délocalisables ?
-Quel autre secteur économique peut aujourd’hui se targuer d’avoir créé autant d’emplois pour des personnes souvent issues des banlieues, quand aucune politique n’a jamais réussi depuis 30 ans à les faire sortir d’un marasme économique et social dont on subit aujourd’hui les conséquences catastrophiques ?
-Quel autre secteur économique peut aujourd’hui se targuer d’avoir fourni à une industrie automobile si régulièrement mise en difficulté depuis des décennies un nouveau débouché commercial ?
Et tout cela, quoi qu’on en dise, sans aucune destruction de valeur ni aucun dépôt de bilan recensé, et en permettant à toujours plus de gens de se déplacer simplement ?
Voitures Noires est l’un des chaînons forts de cet écosystème. Avec une flotte de 1.500 voitures à Paris et en régions, nous sommes le premier fournisseur des chauffeurs, qui viennent chercher auprès de nous leur outil de travail principal : la voiture, ainsi qu’une solution globale (entretien, assurances, etc.) qui leur permet de respecter 100% de la réglementation. Partenaire de toutes les applications depuis plusieurs années, créatrice en seulement deux ans de plus de 100 emplois directs et 1.500 emplois indirects à Paris, Lyon et Nice, nous faisons aujourd’hui partie des start-up 100% françaises les plus en vue.
Le gouvernement veut-il obliger des travailleurs à abandonner leur activité?
Mais surtout, notre activité a elle-même des implications fortes au sein de tout le tissu industriel français, puisque l’augmentation exponentielle de notre flotte constitue aujourd’hui une opportunité d’ouverture de marché sans précédent pour les distributeurs et constructeurs automobiles, en particulier sur le segment très menacé des berlines.
Une solution simple s’offre à nous: en finir avec ce flou réglementaire. Comment la réglementation peut aujourd’hui interdire tous les capacitaires d’utiliser les outils du XXIe siècle ? Cela n’a aucun sens. Il faut redonner du bon sens à cette loi qui ne peut pas justifier que l’on soit qualifiés à conduire 2 personnes mais qu’on ne soit pas apte à le faire pour un passager seul. Et mettre en place immédiatement un processus d’obtention de la carte professionnelle VTC par équivalence, pour tous les capacitaires qui le souhaitent. Dans le même temps, il faut impérativement et urgemment finaliser la réforme des VTC et la reprise de leur formation. Sans cela, le gouvernement oblige clairement des milliers de travailleurs à abandonner leur activité professionnelle !
Voitures Noires est solidaire avec le mouvement de mercredi 3 février qui est celui d’un secteur entier, à commencer par 10.000 chauffeurs (avant même les applications), secteur qui souffre d’une législation aussi inadaptée qu’injuste.
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