Xavier Biseul (01 Informatique) : ' Que reste-t-il du " funky management " ? '
Cette époque semble remonter à des siècles. Et pourtant, c'était il y a quelques années. Aux plus belles heures de la bulle internet, des bataillons de jeunes diplômés ont travaillé sans compter leurs heures, avec, pour miroir aux alouettes, des stock-options, restées à jamais virtuelles. Le ' funky management ' avait alors la cote, et il était de bon ton de se moquer de la vieille économie. La culture ' tous copains, on deviendra riches ensemble ' a perduré tant que le ' cash ' a coulé à ' flow '. Le Centre d'études de l'emploi revient, dans un petit mémo(*), sur cet espace-temps où le droit du travail était banni. ' Les 35 heures, c'est un truc de vieux par les vieux pour les vieux... ', déclarait alors un PDG de 20 ans à un inspecteur du travail. Le mémo se souvient aussi de cet autre start-upper qui ne payait pas les cotisations sociales, pensant qu'il s'agissait de contributions volontaires ! Le retour à la réalité a été d'autant plus brutal que tout ce petit monde évoluait dans la même bulle, confondant allégrement vie personnelle et vie professionnelle. Dans les bureaux aménagés en lofts ?" ou bien était-ce l'inverse ?", les ' pots ' succédaient aux fêtes dans un happening permanent. Du jour au lendemain, il a fallu négocier avec le patron-ami que l'on tutoyait depuis des mois et qui vous virait comme un malpropre. Que reste-t-il aujourd'hui de ce style de management, ou plutôt de cette absence de management ? Rien. Si ce n'est un peu de nostalgie et beaucoup damertume chez les salariés laissés sur le carreau.(*)
www.cee-recherche.fr/fr/publicationspdf/c_emploi_22.pdf
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