Yann Duchemin (Intrum Justitia) : ' nous définissons à cinq la stratégie informatique du groupe '
Avec quatre autres DSI ' régionaux ', il s'attelle à la création du centre de production informatique groupe du spécialiste européen de la gestion de créances.
Un DSI groupe qui n'est pas remplacé. Une réorganisation en profondeur avec des serveurs centralisés à Amsterdam, votre nomination en tant que DSI Europe du Sud intervient dans un contexte particulier ?Yann Duchemin : Le DSI groupe a en effet quitté l'entreprise en mars dernier et le PDG, qui nous a rejoint en août 2006, n'a pas souhaité le remplacer. La stratégie informatique est désormais élaborée par un comité de direction informatique composé de cinq DSI ' régionaux ' dont je fais partie. Chacun d'entre nous dépend d'un directeur général par zone (Pays nordiques, Bénélux-Royaume-Uni, Europe centrale, Europe du Sud et Europe de l'Est). Ensemble, nous définissons les standards et rendons plus cohérente l'informatique au niveau d'une région ou du groupe. Notre comité se réunit chaque mois. Nous misons sur le partage de bonnes pratiques, le déploiement de modules qui ont fait leurs preuves, la mutualisation des partenaires. Cette activité stratégique s'ajoute à nos missions opérationnelles locales. Une trentaine d'informaticiens travaillent en Europe du Sud (14 en France, 10 en Espagne, 4 au Portugal, 3 en Italie) sur un total de plus de 200.Une informatique plus cohérente, cela passe par une rationalisation des applications ?YD : A moyen terme, nous allons nous recentrer autour de trois PGI métier ' maison ' dans le recouvrement de créances. Pour les autres applications, nous installerons des solutions du marché. A chaque besoin d'évolution de leur système d'information, les filiales auront ainsi le choix entre un ou deux produits validés par le comité. En janvier prochain, nous choisirons, par exemple, un progiciel de reporting décisionnel. Autre exemple, nous avons retenu deux offres de voix sur IP chez Cisco et Avaya-Vocalcom (que j'ai expérimentée sur la filiale française).La nouveauté dans votre réorganisation, c'est aussi la mise en place d'un site central de production groupe ?YD : Avec 3 000 personnes, une présence dans 24 pays, notre groupe atteint aujourd'hui la taille critique d'une multinationale européenne. Nous devons disposer d'une infrastructure à très haute disponibilité pour offrir un meilleur service à nos clients et uniformiser l'équipement des filiales. Nous regroupons donc l'ensemble des serveurs, auparavant décentralisés dans chacun des pays, à Amsterdam. Le tout, dupliqué sur un site miroir. Située géographiquement au centre de nos implantations ?" ce qui diminue les risques de latence réseau, pour la voix sur IP ?" Amsterdam dispose de nombreux hébergeurs. Aidé par Capgemini et KPMG avec qui nous avons étudié pendant plus de six mois la faisabilité, le coût et le ROI d'un tel projet, notre choix s'est finalement porté sur Interxion.Comment se déroulera la migration des serveurs vers les Pays-Bas ?YD : L'opération va durer un an jusqu'en décembre 2008, pays après pays. Nous allons également diminuer leur nombre. Grâce à la virtualisation, les serveurs d'applications et de données passeront de 600 à 250 et il n'y aura plus qu'un seul serveur bureautique contre dix actuellement.Comment se répartissent les tâches entre les DSI régionales et le site central ?YD : Intrum Justitia Services, filiale interne, gère le site d'Amsterdam. Son patron est nouveau et parmi la vingtaine de personnes qui composeront son équipe figurent des architectes, des ingénieurs systèmes et réseaux, des spécialistes sécurité ou en sauvegarde en environnement virtuel VMware et Citrix. Les services informatiques locaux se rapprocheront plus des utilisateurs. C'est là que résidera leur valeur ajoutée. Ils s'orienteront petit à petit vers de l'assistance à maîtrise douvrage.
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