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Après avoir connu une année faste en 2004, avec 33 % de croissance, l'activité mainframe d'IBM marque désormais le pas, et subit une baisse de revenus de 25 %. Pour relancer les ventes de son grand
système, le constructeur mise sur son nouveau z9.
Trois années, cinq mille ingénieurs mobilisés et 1,2 milliard de dollars investis, voici ce qu'il a fallu à IBM pour développer le z9. Ce nouveau mainframe surclasse le z990, lancé il y a deux ans. Mais sa
sortie s'inscrit dans une période difficile. L'activité mainframe d'IBM est en chute libre depuis trois trimestres. Au cours du deuxième trimestre 2005, les revenus de cette activité ont baissé de 25 % par rapport à la même
période de l'année précédente. Interrogé à ce sujet, Nicolas Sekkaki, vice?"président de la division Serveurs et stockage d'IBM, explique que ' l'activité zSeries est soumise à des cycles technologiques. Elle est en forte
croissance depuis quatre ans. Ces chiffres sont à mettre en corrélation avec la croissance de 33 % en 2003 et de 34 et 44 % pour les deux premiers trimestres 2004. '
Les raisons de la déconvenue
Plusieurs raisons pourraient expliquer la déconvenue actuelle. La montée en puissance des gammes Unix et OS/400 d'IBM qui, elles, se portent bien, en est une. Au fil des ans, ces serveurs ont intégré bon nombre de technologies issues
des mainframes, et aujourd'hui, l'écart technologique entre les gammes est assez mince. Mais Nicolas Sekkaki écarte cette piste : ' La croissance de l'activité Unix ne se fait pas au détriment de celle
du mainframe. ' Autre explication : Linux ne se serait pas avéré le relais de croissance escompté des mainframes. Le coût ?" les moteurs Linux IFL
(Integrated facility for Linux) sont facturés 125 000 $ par processeur ?" et le catalogue applicatif peu garni pourraient expliquer le faible engouement pour Linux sur mainframe. ' En
2004, Linux comptait pour 17 % des revenus du zSeries ', rétorque Nicolas Sekkaki, tout en concédant ensuite que ' le véritable marché potentiel, ce sont les environnements Java avec les
processeurs zAAP sortis il y a un an et demi '. De son côté, Mike Chupa, analyste du Gartner, se déclare ' sceptique quant à la part de Linux dans l'activité mainframe annoncée par
IBM'. En France, le cas d'école Aléos, hébergeur français, maintes fois cité par IBM il y a deux ans comme client Linux sur mainframe, s'est finalement transformé en cauchemar. Aléos a dû mettre la clé sous la
porte il y a quelques mois. Il n'a pas réussi à se développer et à faire face aux coûts de son mainframe sous Linux.
Une baisse des prix ?
IBM citerait là bien volontiers Bossuet : ' Il faut laisser le passé dans l'oubli et l'avenir à la providence. ' Car la providence a un nom : z9. L'objectif de ce système est
de remettre l'activité mainframe sur le chemin de la croissance. Le 16 septembre sera commercialisé le z9 109 en versions 8,18,28 et 38 moteurs. Une version spéciale de ce modèle, à cinquante-quatre moteurs, suivra en
novembre : avec une puissance unitaire des processeurs augmentée de 35 %, elle est annoncée pour être deux fois plus puissante que le z990 actuel, avec trente?"deux processeurs. Autres améliorations : le nombre de partitions
logiques double, pour passer à soixante, et la capacité mémoire passe à 512 Go. Enfin, les fonctions de sécurité ont été améliorées, avec notamment un chiffrement plus robuste (SHA?"256) effectué sur tous les supports, disques et bandes.
' Le z9 devient la tour de contrôle de sécurité du système d'information ', déclare Nicolas Sekkaki. Quant aux prix, IBM n'a pas encore annoncé ses intentions, mais il est fort à parier que la facture
devrait baisser sensiblement.
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