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Airbnb: un chiffre d'affaires trimestriel record

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- - JOEL SAGET / AFP

Airbnb dépasse le milliard de dollars de chiffre d'affaires trimestriel. Un record pour la plateforme américaine de location de logements entre particuliers.

Les chiffres du troisième trimestre ont été dévoilés ce vendredi. Et ils sont très bons pour la plateforme américaine: le chiffre d'affaires est sensiblement supérieur à un milliard de dollars. Un succès lié notamment à la croissance enregistrée sur des marchés de premier plan à l'international, comme Pékin et Mexico.

Près de 10 ans après sa création à San Francisco, la petite entreprise a donc bien grandi. Partis de la location de quelques matelas gonflables dans un coin de leur appartement, les fondateurs du site ont depuis séduit plus de 150 millions d'utilisateurs à travers le monde. Plus de 3 millions de logements ont ainsi été proposés à la location dans 65 mille villes de 190 pays. Résultat: la plateforme a enregistré sa première année de rentabilité complète en 2017. Un chiffre d'affaires de plus de 2,5 milliards de dollars sur l'année, dont un milliard sur le seul quatrième trimestre. Et la plateforme ne compte pas en rester là. Airbnb, valorisé 31 milliards de dollars, envisage une introduction en Bourse en 2019.

Au fil des années, Airbnb s'est développé dans de nouveaux services et de nouvelles offres pour soutenir sa croissance, en ajoutant notamment des résidences de luxe et des hôtels à sa plateforme. Le site a aussi développé son service "Trips" qui permet de réserver des activités organisées par des experts locaux. Des activités lucratives pour Airbnb, la plateforme prélevant 20% de frais de service aux organisateurs d'activités.

Des sanctions renforcées

Un parcours pourtant semé d'embuches pour la plateforme qui est régulièrement accusée, notamment par l'hôtellerie traditionnelle, de concurrence déloyale dans les grandes métropoles. Cette semaine encore, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie a assigné Airbnb en justice pour "concurrence déloyale". Elle reproche à la plateforme de ne pas retirer les annonces dépassant le plafond de 120 nuitées par an. Plusieurs municipalités ont pris des mesures pour limiter son activité. Et la loi Elan est là pour veiller au respect des obligations légales des plateformes et des propriétaires loueurs.

Les sanctions vont d'ailleurs être renforcées. L'Assemblée nationale a adopté ce vendredi un amendement accentuant les pénalités contre les plateformes et les propriétaires-loueurs ne respectant pas les règles. Concrètement, l'amendement prévoit de nouvelles amendes en cas de retard dans la déclaration d'une location ou de non-collecte de la taxe de séjour, ou de la taxe additionnelle de 15% instaurée pour l'Île-de-France. Et puis gare aux oublis. Les omissions ou inexactitudes constatées dans la déclaration d'une location seront sanctionnées par une amende de 150 euros, dans la limite de 12.500 euros d'amende par déclaration.

La loi Élan, qui sera bientôt promulguée, prévoit également d'infliger jusqu'à 50.000 euros d'amende aux plateformes ne transmettant pas le décompte des nuitées durant lesquelles le logement est loué, ou proposant des résidences principales déjà réservées plus de 120 jours dans l'année. Elle prévoit également d'infliger des amendes de 5 à 10.000 euros aux propriétaires n'enregistrant pas leur logement auprès des communes qui l'exigent, ou ne transmettant pas le décompte du nombre de jours de location.

Autre motif de grogne pour les professionnels de l'hébergement et du tourisme: le montant des impôts payés par la plateforme en France en 2017. 161.330 euros selon Challenge, résultat de l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise. Quand les clients paient les services d'Airbnb en France, le montant de la transaction passe en réalité par Airbnb Irlande, où la fiscalité est plus avantageuse.

Sandrine Serais