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Ces enseignes qui reviennent dans les centres-villes

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Face au phénomène de désertification qui touche le centre des villes de France, certaines enseignes font pourtant le choix de réinvestir le cœur des villes. En adaptant leur concept et en proposant de nouvelles solutions commerciales pour répondre à la demande, elles essaient de réinventer le commerce de proximité.

Cet article n'a pas été rédigé par les journalistes de BFMTV.com

Depuis quelques années, il y a comme une odeur de poudre entre les centres-villes et les zones périphériques. L’apparition des grandes zones commerciales aux environs des villes pousse la clientèle à faire ses courses ailleurs qu’en centre-ville. En pleine bataille commerciale, certaines enseignes historiquement situées en zones périphériques font pourtant le choix de s’installer en centre-ville. Une condition semble néanmoins requise pour parvenir à s’installer durablement : adapter son offre à une clientèle citadine.
À Montbéliard, c’est l’enseigne Leclerc qui a récemment fait son retour dans le centre-ville. Le géant de la distribution ne s’est pas contenté d’ouvrir une boutique quelconque. Il a décidé d’ouvrir son commerce avec un concept innovant : le drive piéton ! Installé rue Clemenceau dans un local de 50m2 où plus de 70 000 € de travaux ont été engagés, Leclerc a décidé d’adapter le drive - solution bien connue des automobilistes - pour le proposer aux piétons qui constituent la majorité des consommateurs en centre-ville. Les citadins peuvent réaliser toutes leurs courses en ligne et venir récupérer leurs marchandises à pieds. Ouvert en continu de 9 h à 19 h du lundi au samedi, Leclerc compte bien se réapproprier une clientèle urbaine qui manque de temps et qui se passerait bien de se déplacer pour réaliser des courses.
Du côté d’Orléans, c’est l’enseigne Mr Bricolage qui a décidé d’ouvrir ses portes en plein centre-ville, rue des Halles. En centre-ville, l’offre en maison, bricolage et jardinage est encore peu dense et l’enseigne compte bien s’accaparer quelques parts de marché. Avec un magasin plus modeste qui s’étend seulement sur 800 m² - quand un Mr. Bricolage dispose d’ordinaire de 2 000 à 3 000 m² - et une offre ciblée de 16 000 références, l’enseigne cible les citadins qui ont projet relativement simple à réaliser, en une heure ou en un week-end. Même chose avec l’offre de jardinage où l’on privilégie les articles destinés aux petits jardins ou aux terrasses. L’enseigne a également soigné sa visibilité, élément clef en centre-ville. Le magasin d’Orléans est ainsi le plus ouvert en façade, avec de larges baies vitrées donnant sur l’intérieur qui viennent mettre en valeur l’espace Entraide-Conseil, lieu de discussions entre les vendeurs et les consommateurs qui ont un projet de déco en cours.

Si certaines enseignes font le choix de revenir en centre-ville en prenant soin d’adapter leur offre à la demande, il reste néanmoins un très grand nombre de locaux commerciaux vacants. Ce phénomène de désertification est particulièrement présent dans les petites et moyennes villes de France. Dans son étude annuelle des centres-villes commerçants les plus dynamiques, Procos, fédération du commerce spécialisé, a fait la comptabilité des locaux commerciaux vides.
En 2018, ce « taux de vacance » s’est encore accru pour atteindre la moyenne de 11,7% hors Île-de-France. Ainsi, 62 % des centres-villes observés ont un taux de vacance supérieur à 10 %, limite symbolique considérée comme critique par les pouvoirs publics. Cette désertification est vue comme un échec pour les pouvoirs publics mais elle reste une véritable aubaine pour toutes les enseignes et tous les commerces qui souhaitent se réinstaller dans les centres-villes.

Avec un large choix de locaux et de murs commerciaux, il n’a jamais été aussi facile de trouver un lieu susceptible de correspondre à son commerce avec des tarifs locatifs ou à l’achat relativement peu élevés. Plusieurs plateformes en ligne et organismes se sont d’ailleurs spécialisées pour recenser toute cette offre de locaux et murs commerciaux afin de faciliter les transactions immobilières entre commerçants, cédants et repreneurs d’affaires.
Cette vaste offre semble avoir un impact direct sur le marché de l’immobilier commercial. Porté par une bonne conjoncture économique, l’immobilier commercial semble reprendre des couleurs avec une forte hausse du nombre de transactions en 2018.

Contenu rédigé par notre partenaire CessionPME