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Actions: cap sur la zone euro, encore et toujours

L'îlot de croissance resiste ! Malgré les incertitudes multiples du moment, la politique de la BCE et la solidité des entreprise reste les atouts-maîtres de la Zone Euro

L'îlot de croissance resiste ! Malgré les incertitudes multiples du moment, la politique de la BCE et la solidité des entreprise reste les atouts-maîtres de la Zone Euro - Daniel Roland - AFP

Malgré les turbulences, malgré les doutes sur la Chine, sur la croissance mondiale etc… une constante : les investisseurs qui restent sur le marché actions privilégient l’Europe. En témoignent encore des chiffres de flux de capitaux hebdomadaires largement en faveur du Vieux Continent.

L’Europe envers et contre tout. En ces conditions de marché très volatils et très turbulents, la zone euro représente encore un îlot de sécurité. Malgré des dégagements massifs sur l’ensemble des marchés actions mondiaux, 18.6 milliards de dollars de retraits, près de 50 sur un mois, l’Europe reste une des seules zones du monde à attirer des flux acheteurs nets sur ses actions.

A 800 millions d’euros, elle est l’unique grande zone continentale à bénéficier de ces investissements, exception faite du marché actions japonais. Ce dernier ayant effacé la semaine précédente tous ses gains annuels, les valeurs japonaises ont connu un rebond extraordinaire de quasiment 8% en une séance la semaine passée, hausse en grande partie technique qui explique des entrées nettes impressionnantes à 1.8 milliard de dollars.

Wall Street grande perdante

Car sur le reste du paysage boursier, on a tous les signes d’un marché qui ne veut plus prendre de risque. Et la principale victime, c’est Wall Street. 15.9 milliards de dollars retirés, et notamment 13 milliards uniquement en ETF, ces instruments qui permettent de ne suivre que la tendance des grands indices.

L’Amérique qui pâtit d’un climat très incertain alors qu’encore une fois c’est la FED qui va animer le marché cette semaine avec un rendu de décision crucial jeudi soir pour déterminer la tendance future des marchés actions. Hausse des taux ou pas, on préfère vendre avant d’en savoir plus.

Les émergents dans la tempête

Le paysage n’est pas plus brillant du côté des marchés émergents, sur fond de doutes sur les perspectives économiques chinoises, et dégradation des notes de crédit du Brésil au niveau spéculatif par Standard and Poor’s. Résultat, les fonds actions des pays émergents ont subi 4.5 milliards de dollars de dégagements.

C’est la 9ème semaine consécutive de baisse. Autre signe que le marché se met dans la posture la plus prudente possible, les flux positifs enregistrés à nouveau par le marché des dettes d’état. Les fonds obligataires ont attiré 1.4 milliard de dollars. C’est la 10ème semaine consécutive de hausse, la meilleure série depuis septembre 2011.

Obligataire : des investisseurs sélectifs

En revanche, les investisseurs font le tri et sont sélectifs de manière nette : les obligations d’état des pays émergents, elles, ont été massacrées après la dégradation du Brésil : 900 millions d’euros, 7ème semaine de baisse consécutive, et le mouvement devrait continuer et s’amplifier ces prochaines semaines.

Même les métaux précieux, pourtant dernier recours traditionnels en cas de marché turbulent, subissent des fuites de capitaux. Sur la semaine passée, les fonds communs indexés sur l’or, l’argent et autres métaux ont subi 300 millions de dollars de dégagements.

L’Europe par défaut ? Pas seulement.

Et au milieu de ce contexte général de très grande prudence, avant des échéances importantes comme le rendu de décision de la FED, oui, encore une fois l’Europe est le cap à prendre à moyen terme.

Outre la grande cohérence et la constance de sa politique monétaire, elle bénéficie pour le moment des meilleures perspectives en termes de résultats pour ses entreprises, avec une rentabilité toujours très honorable malgré la stagnation de l’activité.

En attendant la Grèce…

Le dernier consensus d’analystes sur l’ensemble des entreprises cotées sur l’indice large DJStoxx600, le marché anticipe une hausse de 8% des profits pour un chiffre d’affaires stable ou en hausse infime, 0.1% à priori.

De quoi trouver que le marché n’est pas forcément très cher. Encore un argument pour faire confiance à l’Europe… en attendant les élections en Grèce le week-end prochain, qui pourraient encore une fois tout changer et chambouler le paysage !

Antoine Larigaudrie